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Critique de AgatheDumaurier


Objet Littéraire Non Identifié...OLNI
Rosa Montero nous prévient au début : elle a une idée du livre, mais elle n'a aucune idée du résultat final.
Ni biographie (celle de Marie Curie), ni livre de deuil (celui du mari de l'auteure). Une rencontre entre deux esprits, deux douleurs à cent ans d'intervalle...Quand on charge Rosa Montero d'écrire une préface au journal qu'a tenu Marie Curie après la mort de son mari Pierre, son propre deuil résonne en elle, et elle ne peut répondre à cette résonnance que par l'écriture.
Le texte suit la vie de Marie Curie de sa jeunesse en Pologne à sa mort. J'ai appris des choses sur cette femme exceptionnelle dont j'ignorais quasiment tout, sauf sa découverte du radium...Mais le texte n'est pas que linéaire, il fait un peu penser aux Essais de Montaigne, l'auteure partant dans des digressions au fil de sa plume, sans trop se soucier d'un plan quelconque. Et l'on parle des femmes spoliées de leurs inventions ( la découvreuse de l'ADN entre autres...), des crises d'angoisse, de l'expression de la douleur, de l'art, des artistes...C'est souvent très intéressant, on sent un esprit fin, subtile, original et libre...On entend donc une vraie voix, un peu comme chez Montaigne, toujours.
Mon léger reproche serait sur certains clichés que j'ai trouvé étonnant de lire chez une femme qui a l'air si intelligente : le fait que les hommes seraient en réalité le sexe faible, car ils se font dorloter comme de grands enfants et veulent être admirés...Enfin, c'est un peu trop général, et quand c'est vrai, c'est plutôt un signe de force que d'obliger les autres à vous servir et vous flatter...C'est un rêve de pacha, ça permet de ne s'occuper absolument de rien et de buller tranquille ...Non, c'est le contraire de la faiblesse...Il y a aussi un passage bizarre sur des gènes de la créativité...Ceux qui en auraient deux, un ou zéro...Ca me paraît aussi crédible que les recherches des gros malins du XIXème siècle sur la bosse des maths et la taille du front des criminels et des femmes, marquant leur proximité avec le règne animal...Bref, du grand n'importe quoi scientifique...
A part ces deux bémols, c'est un ouvrage original, intelligent et sensible qui vaut la peine d'être lu.
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