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Critique de boudicca


J'avais depuis longtemps déjà entendu vanter les mérites de M. Moorcock mais ne m'étais jamais lancée dans l'un de ses ouvrages. C'est désormais chose faite avec « Gloriana ou la reine inassouvie » et la découverte fut des plus plaisante. L'auteur met ici en scène l'Angleterre du XVIe siècle sous le règne de la célèbre Élisabeth Ière, période considérée par beaucoup comme synonyme d'un retour à l'âge d'or après la fin de règne sanglante d'Henri VIII. Rien de bien original pour le moment, me direz-vous, mais c'était sans compter sur le talent d'écriture et l'imagination fertile de M. Moorcock qui, d'une trame de fond familière, parvient à créer quelque chose de totalement nouveau, hors du temps. C'est un sentiment d'irréalité qui saisit ainsi dans un premier temps le lecteur lorsqu'il découvre l'ingénieux décor élaboré par l'auteur qui n'hésite pas à largement s'inspirer du genre théâtrale (cela vaut d'ailleurs autant pour les personnages ou même la structure du roman que les décors). le palais de la reine Gloriana, dans lequel se déroule l'essentiel de l'action, est un lieu fascinant, très oppressant parfois, dont il nous tarde dès les premières pages de percer les nombreux mystères.

L'intrigue pour sa part est extrêmement bien menée et maîtrisée de bout en bout par l'auteur, adepte des coups de théâtre. C'est donc avec un plaisir croissant que l'on suit la vie de cette cour élisabéthaine, du faste de l'âge d'or à la rapide déchéance dans la luxure et le cynisme. le roman nous offre également une galerie de portraits remarquable : Gloriana, reine écrasée par le poids de son devoir cherchant par n'importe quel moyen l'assouvissement de son désir ; Montfallcon, conseillé de l'ombre ne reculant devant rien, y compris les pires actions, pour garantir la sécurité du royaume et l'innocence de sa souveraine ; le capitaine Quire, espion, assassin à ses heures, artiste en son genre (il y tient) dont l'esprit retors n'a pas d'égal... Qu'il s'agisse des personnages, du décor, de l'intrigue, tout s'emboîte à la perfection jusqu'à former un magnifique roman, remplis aussi bien de poésie et de féerie que de cynisme et de cruauté. Un mot, enfin, sur le style de l'auteur qui manie les mots avec justesse et brio tout en parvenant à conserver une écriture fluide, ni trop pompeuse, ni trop simple. N'hésitez pas à vous laissez tenter par ce conte d'Albion, vous ne le regretterez pas !
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