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Critique de Eric76


Comme un air de légende.
Comme ces poèmes épiques chantant les hauts faits de personnages héroïques.
Voilà à quoi j'ai pensé en lisant le premier livre du cycle d'Elric !
Elric l'albinos. Avec sa pâleur cadavérique et ses yeux en amande couleur de rubis.
Un personnage de foire, une monstruosité montrée du doigt s'il n'avait pas été l'Empereur de Melniboné. le dernier survivant d'une longue lignée de rois magiciens, cruels et dominateurs, faisant courber l'échine à toute une mosaïque de peuples.

Mais la puissance de l'Empire pâlit. Elle est à l'image de son souverain : une incongruité.
Les savoirs ancestraux se perdent ; les royaumes périphériques se révoltent ; les dragons sommeillent et ne règnent plus dans les cieux ; les drogues, la sorcellerie, la magie fatiguent de plus en plus les corps et les âmes…
Elric, le démon au visage pâle, se demande avec une effrayante lucidité s'il ne sera pas le dernier Empereur de ce monde en perdition, de ce monde qui s'égare. de ce monde pourrissant.
Un Empereur tourné en dérision, moqué pour sa faiblesse et son indécision chronique.
C'est pourtant ce crevard, ce dégénéré qui reviendra d'entre les morts pour sauver Cymoril, l'amour de sa vie. Un amour qui porte quelque chose de tragique en lui.
Elric commencera à construire sa propre légende en pactisant avec les Dieux, et pas toujours parmi les plus recommandables.

La plupart des auteurs de Fantasy se croient obligés de pondre des pavés de 1000 pages pour décrire un univers à peu près cohérent. À Michael Moorcock, 250 suffisent et on comprend tout de son monde onirique en permanence sur la corde raide. Un monde qui, étrangement, entre en résonnance avec le nôtre.
L'auteur a un sens aigu de l'épopée et du tragique.
Du grand art.
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