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Critique de lisa_n_books


La folie est un fruit dionysien comme le raisin.

Alan Moore, scénariste reconnu du neuvième art (Watchmen, V pour Vendetta…) revient ici, avec le dessinateur Eddy Campbell, sur l'une des plus grandes énigmes criminelles qui fascine toujours… pas une nouvelle théorie élaboré par les ripperologistes sans qu'elle ne soit citée dans les JT, même de ce côté de la Manche.

31 août 1888, le corps de Polly Nichols, une prostituée de Whitechapel est découvert atrocement mutilé. L'inspecteur Abberline de Scotland Yard se retrouve affecté à l'enquête malgré lui… de nombreuses lettres sont envoyées à la police dont une qui est expédiée « from hell » soit « depuis l'enfer ». Durant l'automne 1888, quatre autres meurtres vont être commis sans que la police ne parvienne à arrêter celui qu'on surnomme Jack l'Éventreur.

La théorie sur l'identité du tueur en série proposée ici est celle de Stephen Knight publiée en 1977 sous le titre Jack The Ripper : The Final Solution : une conspiration maçonnique combinée aux moeurs délétères de la famille royale. Au fil de ma lecture, je me suis rendue compte que j'avais vu l'adaptation cinématographique éponyme librement inspirée du roman graphique avec Johnny Depp dans une version plus sexy d'Abberline.

Au-delà de cette théorie, ce que j'ai le plus apprécié dans cette oeuvre, c'est l'immersion dans les ventricules du Londres victorien dans lequel on croise Oscar Wilde, John Merrick alias Elephant Man et dans lequel on verrait bien Sherlock Holmes, le contemporain fictionnel de l'inspecteur Abberline, mener l'enquête… C'est aussi à ce moment que le Dr Jekyll et Mr Hyde font leurs débuts sur la scène londonienne et l'on accusa l'acteur principal d'inciter au meurtre dans son interprétation du rôle principal.

Ce pavé graphique aborde également le contexte politique et social de cette fin du XIXème siècle : les manifestations d'ouvriers à Trafagar Square qui fit craindre une révolution à la française, une vague d'attentats à la bombe par des indépendantistes irlandais…

Alan Moore ré-humanise les victimes, d'ailleurs le livre leur est dédié. C'étaient avant tout des femmes au parcours de vie difficile : le mari de Polly Nichols l'avait quittée pour une sage-femme, Annie Chapman était veuve avec enfants… et qui pour survivre se prostituaient.

Deux appendices figurent à la fin de l'ouvrage. L'appendice 1 est assez conséquent mais incontournable car l'auteur y cite ses sources, donne des précisions sur le contexte, explique ses choix dans le scénario… L'appendice 2 est un condensé graphique sur les différentes théories portant sur l'identité de Jack l'Éventreur.
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