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Eddie Campbell (Illustrateur)Jean-Paul Jennequin (Traducteur)
EAN : 9782840555148
576 pages
Delcourt (24/10/2000)
4.2/5   340 notes
Résumé :
Whitechapel, 1888 : au cœur de ce quartier pauvre de Londres, où la misère rime avec la déchéance la plus totale, cinq prostituées vont être retrouvées assassinées dans des conditions terrifiantes. Étranglées, éventrées, mutilées de la plus atroce des façons, elles sont les victimes de celui qui allait devenir le plus célèbre serial killer de l'histoire, et dont l'identité reste aujourd'hui une énigme : Jack l'éventreur. Et si, derrière ce nom qui a fait couler ta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
4,2

sur 340 notes
En 1888, une série de meurtres atroces souleva l'opinion publique britannique jusqu'à mettre en péril l'équilibre politique du pays, la légende de "Jack l'éventreur" venait de naitre.
Cette affaire fit grand bruit dans le monde entier et inspira nombre d'oeuvres de fiction.

Mais des auteurs se penchèrent sérieusement sur le cas et tentèrent de donner une réponse au mystère de l'identité du tueur.
Ainsi, à simple titre d'exemples, l'américaine Patricia Cornwell et la française Sophie Herfort,publièrent des livres où le coupable était identifié.
Mais si les hypothèses -différentes- sont argumentées et vraisemblables, il semble bien que l'identité réelle du tueur reste un mystère.

Le graphic novel de Moore et Campbell propose une autre version de l'affaire où la politique tient une place non négligeable (je n'insiste pas pour ne pas trop en divulguer !)

A sa parution en 2000 j'avais été rebuté par le pavé, non par son épaisseur, mais par le graphisme d'Eddie Campbell, plus de 20 ans plus tard, je ne suis guère plus séduit, mais j'ai voulu tout de même tenter la lecture.

From Hell est une oeuvre monumentale, le travail d'Alan Moore est impressionnant, la société britannique de la fin du dix-neuvième siècle est étudiée et représentée avec détails, on comprend qu'une affaire comme celle de Jack l'éventreur a pu mettre en évidence la misère d'une partie des londonniens et montrer les failles et carences de la police et de la justice et même du gouvernement de Sa Majesté.

Je sors de cette lecture un peu mitigé, certes l'auteur de "Jerusalem" a produit une oeuvre dense et aboutie, mais je persiste à dire que le graphisme de ce roman graphique ne me plait pas beaucoup.
Mon impression et ma note auraient été meilleures si From Hell avait été un roman écrit.

PS : From Hell a fait l'objet d'une adaptation au cinéma, avec Johnny Depp et les regrettés Ian Holm et Robbie Coltrane, maintenant que j'ai lu le livre, je peux confirmer qu'il édulcore le propos de Moore qui n'a décidemment guère de chance avec les films tirés de ses oeuvres !
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Auréolée de mystère et toujours irrésolue, l'affaire de Jack l'Éventreur (Whitechapel, Londres, 1888) est sans doute l'une des affaires criminelles qui ait embrasé toutes les passions. Celui qui était communément désigné sous le surnom de Jack The Ripper, n'a cessé de stimuler l'intérêt et l'imagination de nombreux écrivains ou réalisateurs. Tout comme Patricia Cromwell, Robert Desnos ou encore Stéphane Bourgoin, Alan Moore s'est également saisi de ce fascinant dossier. Son interprétation aussi documentée que fantasmée, tire son titre de From Hell, la lettre prétendument envoyée par le tueur à l'époque. Les thèses étoffées par Alan Moore se basent sur les faits historiques, politiques et sociologiques de cette inquiétante Londres de l'ère victorienne. A cette différence près que le génial scénariste y ajoute une bonne dose de mysticisme (cf. les références faites à la loge maçonnique par le biais de William Gull) et de conspirationnisme (cf. la conspiration royale). On rencontre notamment des personnages célèbres tels la Reine Victoria, Oscar Wilde, Frederick Treves (médecin extraordinaire de la Reine) et John Merrick (Elephant Man) ainsi que tous les acteurs impliqués dans l'affaire comme le médecin William Gull, le chef de police Frederick Abberline, Walter Sickert, John Druitt, le prince Albert Victor, ou encore le médium Robert Lees. Preuve probante de l'imagination prolifique et diabolique d'Alan Moore, From Hell livre une version machiavélique de l'affaire du Tueur de Whitechapel...

Indéniablement sombre et violent, le scénario déroulé par Alan Moore ne manque pas d'emporter son lecteur. Les graphismes noir et blanc d'Eddie Campbell ainsi que son coup de crayon tantôt précis, tantôt torturé, sont parfaitement adaptés aux intentions du scénariste : le travail de recherche documentaire, manisfestement méticuleux, offre un résultat des plus réalistes et certaines scènes sont d'une brutalité insoutenable mais c'est justement cela qui fait le génie de cette grandiose bande-dessinée. Que le véritable coupable des meurtres de Whitechapel soit démasqué ou non, peu importe : ce qui fait le succès de ce roman graphique réside véritablement dans son scénario et son traitement graphique. On notera par-ci, par-là quelques clins d'oeil à notre société moderne que j'ai trouvé originaux. A vous de les retrouver. Pour conclure, la lecture de From Hell n'est assurément pas recommandée à tout lecteur mais il s'agit bien là d'un chef d'oeuvre incontournable à lire et à relire...

On notera par ailleurs en fin d'ouvrage de nombreuses annotations aux chapitres de la bande-dessinée. Ils apportent sensiblement de précieuses informations bibliographiques et justifient les choix opérés par Alan Moore pour son intrigue. Personnellement, j'ai trouvé cette partie digne d'intérêt même si elle nécessite une relecture plus poussée des 575 p. de l'ouvrage. Parmi les références citées et recommandées par le scénariste, on remarquera d'ailleurs que l'auteur s'est pour beaucoup appuyé sur le travail de Stephen Knight JtR : The final solution. Voilà peut-être une nouvelle piste de lecture qui nous en dira probablement plus sur le processus de construction de l'oeuvre de Moore ? Si j'en ai l'occasion, je me pencherai sur ce titre.

Enfin, malgré les sources innombrables sur le sujet, je recommande la lecture de l'article suivant : http://www.tueursenserie.org/spip.php?article8&artpage=1-2 sur le site Tueurs en série, site comme son nom l'indique, est spécialisé sur les serial killers. Je le trouve bien documenté. de plus, il propose en fin d'article une bilbiographie commentée sur différents ouvrages traitant du sujet. Passionnant.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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"From Hell" est un abime de noirceur, dont le titre est inspiré d'une lettre, reçue en 1888 par George Lusk, président du Whitechapel Vigilance Committee, et dont on ne sait toujours pas aujourd'hui si l'on peut l'attribuer à Jack l'Eventreur, ou pas.

Véritable mythe moderne, l'histoire de Jack l'Eventreur demeure toujours un mystère à ce jour, le meurtrier des cinq prostituées vivant dans le quartier de Whitechapel, à Londres, n'ayant jamais été identifié. Ce qui a évidemment contribué à ce que maintes hypothèses prospèrent jusqu'à aujourd'hui, ainsi que le fait que Jack est sans doute la première figure médiatisée du "tueur en série", tel que nous le concevons aujourd'hui.

Cette matière est donc du pain béni pour un auteur comme Alan Moore, qui tout en mettant en scène l'enquête de l'inspecteur Aberline, en profite aussi pour brosser un tableau des plus sombres du Londres victorien. Il reprend à son compte la théorie de Stephen Knight, dont je ne dirai rien pour ne pas déflorer l'intrigue.

L'oeuvre n'est donc pas historique au sens propre, cela reste une fiction (l'auteur a d'ailleurs dit lui-même qu'il ne souscrivait pas plus que ça à la théorie de Knight, mais qu'il la trouvait intéressante d'un point de vue scénaristique), même si l'époque est très bien rendue. Mais il est vrai que cette vision de l'histoire a le mérite de permettre à Alan Moore de se laisser aller à ses penchants ésotériques. Il faut néanmoins mettre à son crédit la rigueur des recherches préparatoires (toutes les sources sont citées et Moore commente et explique ce qui relève des faits et de son imagination).

Une certaine critique sociale n'est pas absente de l'oeuvre, dont "noirceur" et "mystère" restent les maitres mots, du début à la fin. Pour finir, je n'oublie pas non plus les superbes dessins, en noir et blanc, d'Eddie Campbell, dans une veine semi réaliste, qui rendent palpable la misère sociale, le fog et le charbon.



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Jack L'Eventreur est à l'honneur, ceci en sa triple qualité 1) d'énigme historique ; 2) d'énigme maçonnique ; 3) d'énigme temporelle. Ces énigmes se recoupent et convergent vers la quatrième dimension. Comme disait Roger Caillois : « des sots se chargeront de tout expliquer par la quatrième dimension ». Déjà, mon correcteur orthographique ne sait plus ce qu'est un « sot », ensuite, Alan Moore n'en est pas un.


Qu'on regarde la bibliographie : toutes les théories rationnelles concernant Jack l'Eventreur ont déjà été élaborées. Résultat : nada. Alan Moore profite quant à lui de son statut batard de dessinateur de bande dessinée pour prendre ses distances avec l'obligation de véracité et s'aventurer sur des chemins plus audacieux de spéculation métaphysique. Il n'abandonne pas le souci historique pour partir à la cueillette aux marguerites mais croise toutes ses sources pour établir un schéma hypothétiquement vraisemblable avant d'extrapoler ses réflexions du singulier à l'universel.


Ainsi fait-il intervenir les francs-maçons dans l'histoire. Oui, ça fait un peu lourd, surtout que nous venons de parler de la quatrième dimension et que les jésuites mériteraient qu'on s'intéresse davantage à eux. Mais preuve qu'il est brillant, on pardonne tout à Alan Moore. le mélange est audacieux, on frôle le mauvais goût mais lui échappant, ça devient dément. Voire, il faut relire plusieurs fois pour être sûr de bien comprendre. Rien à voir avec le dernier bouquin à la mode de Michel Maffesoli [sic]. Entre temps, la superposition macabre des espace-temps souligne pudiquement ce message essentiel, à savoir que la barbarie de Jack l'Eventreur n'a rien à envier à notre apocalypse de cacatoès.
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Il y a trois ans, j'ai fait un exposé en anglais pour la fac sur Alan Moore et, dès lors, j'ai eu envie d'en apprendre davantage sur cet auteur et sur ses oeuvres, d'autant plus que j'avais adoré V pour Vendetta. C'est pour cela que j'ai acheté From Hell, que j'ai mis longtemps à sortir de ma PAL.

Dans cette histoire, nous sommes en 1888, à Whitechapel, un quartier pauvre de Londres. Une série de meurtres sanglants visant uniquement des femmes prostituées va secouer la population et faire parler les médias. le criminel va être surnommé Jack l'Éventreur en raison d'un courrier envoyé d'un inconnu qui se vante d'avoir commis ces meurtres et qui se présente comme tel. L'identité de Jack l'Éventreur est encore aujourd'hui un mystère. Alan Moore et Eddie Campbell nous proposent ici leur version de l'histoire, où la politique tient une place importante.

J'ai eu besoin de quelques jours pour achever cette lecture, tant elle était dense. Autant en terme de contenu que d'illustrations, mais également en raison de son propos. En effet, Alan Moore revient sur la série de meurtres, commis par Jack l'Éventreur, ayant eu lieu à la fin du 19ème siècle et aborde cela de façon très politique. Tout d'abord, la société britannique de l'époque est largement détaillée. Ensuite, les prostituées sont tuées suite à une conspiration orchestrée par la Reine Victoria. Et, enfin, ce roman graphique parle évidemment de la pauvreté et du traitement des femmes - notamment pauvres - dans la société.

C'est une oeuvre monumentale, assez fouillée et parfois fouillie, si bien qu'il n'est pas simple de s'y retrouver tant c'est labyrinthique. J'ai fait l'erreur de lire les notes seulement à la fin et ma compréhension du texte aurait sans doute été différente si j'avais eu toutes les informations en main au fur et à mesure.

Le bémol, c'est les illustrations d'Eddie Campbell, auxquelles je n'ai vraiment pas adhérées. Elles sont entièrement en noir et blanc et très fouillies. Ça brouille davantage l'intrigue - sans doute est-ce volontaire - et ça rend la lecture assez ardue.

Même si je n'ai pas réussi à accrocher pleinement aux illustrations, c'est un comics que j'ai beaucoup aimé. Il y a un aspect historique important puisque cela reprend les crimes de Jack l'Éventreur, mais beaucoup d'éléments sont romancés. le scénariste s'est même autorisé un aspect ésotérique. Au-delà de l'horreur des événements racontés, c'est surtout un livre social qui raconte la société britannique du 19ème siècle.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
- Enfin, regardez-moi tout ce CIRQUE : quatre femmes se font tuer et on dirait le début d'une nouvelle INDUSTRIE ! Rien que le début, notez bien. C'est moi qui vous l'dit : dans cent ans, y aura encore des CONNARDS comme lui pour emballer ces meurtres dans un méli-mélo surnaturel. Et gagner leur vie sur des meurtres, Godley... notre travail à nous aussi.
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- Les femmes ? J'en raffole, sir.
- Pas "Les désirez-vous ?", Netley. Les AIMEZ-vous ? En tant que sexe ? Leur façon de penser ? Les choses qu'elles disent ? Pourriez-vous, par exemple, supporter un monde où les femmes dirigeraient ? Et où les hommes seraient soumis à leurs caprices et gouvernés par leur mépris ?
- Ben... non, sir, présenté comme ça...
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- Nous arrivons à Grosvenor Square. Un peu huppé pour un assassin, non ?
- Je ne suis pas d'accord ! C'est très APPROPRIÉ que le prédateur de la classe ouvrière soit un homme RICHE !
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- La classe ouvrière ne veut pas d'une révolution, M. Lees... elle veut juste plus d'argent. Vous verrez à la prochaine élection.
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- N'ayez crainte : quoique pensées et souvenirs insupportables obsèdent votre esprit... Car je vais les emporter et soulager votre souffrance.
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Music : © rockstar trailer 109945
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