Citations sur Le pacte des diables (25)
Pour Hitler, le pacte germano-soviétique était donc une affreuse nécessité stratégique que lui imposaient les projets occidentaux d’encerclement de l’Allemagne. La trahison de Staline, prétendait-il, avait rendu inévitable sa dissolution. (page 418)
Le gouvernement finit par interdire le Parti communiste ; la diffusion de sa propagande fut assimilée à un délit assorti d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans. Certains membres du PC étant menacés d’arrestation, Maurice Thorez, son chef, s’enfuit à Moscou. Jugé par contumace pour désertion, il fut condamné à mort. (pages 182-183)
Bien trop souvent, la météo prélevait un tribut plus lourd que l’action militaire, et les troupes finlandaises s’habituèrent à la vision macabre de leurs ennemis gelés, à l’endroit où ils s’étaient accroupis ou allongés, comme prêts à l’action. (page 133)
Dans la dizaine de jours précédant le 22 juin, les services de renseignement soviétiques auraient été informés de l’invasion par quarante-sept sources différentes. L’une des dernières était un soldat de la Wehrmacht et sympathisant communiste, Alfred Liskow, qui traversa le Boug à la nage la nuit du 21 juin pour alerter l’Armée rouge qu’une attaque tout le long du front était prévue le lendemain à l’aube. À minuit passé, Joukov téléphona au Kremlin pour en informer Staline. Peu convaincu, le dictateur ordonna l’exécution de Liskow pour désinformation. (page 367)
En 1940, le haut commandement soviétique n’était pas un groupe d’hommes ordinaire et objectif ; c’était plutôt un amalgame précaire de « généraux politiques », qui avaient l’oreille de Staline, et de commandants moins aptes, promus à la suite des purges, avec une minorité de purs militaires comme Joukov, qui tentaient d’évoluer parmi eux. (page 323)
Le soir-même (22 juin 1941) à la radio, le vétéran antibolchevique (Churchill) apporta sans réserve son soutien à Staline et l’Union soviétique. L’invasion de l’URSS par Hitler, déclara Churchill, n’était rien moins que le quatrième « moment critique », le quatrième « tournant majeur » dans le déroulement de la guerre. (page 404)
Ainsi Staline et Hitler se partagèrent-ils une bonne partie de l’Europe en 1940. Hitler occupa la Norvège, le Danemark, la Belgique, la Hollande, le Luxembourg et le nord de la France, soit plus de 800 000 km2 au total. Bien que techniquement invaincue, la Grande-Bretagne était confinée sur son île ; et les États-Unis, quoique de plus en plus hostiles à l’Allemagne, restaient neutres. L’Allemagne nazie devint donc la puissance dominante sur le continent européen. Sur le plan territorial, Staline s’en tira moins bien, avec autour de la moitié de la prise de Hitler, soit 422 000 km2, mais sans doute était-il mieux placé pour absorber effectivement ses gains puisqu’il s’agissait d’anciens territoires auxquels la Russie n’avait jamais renoncé, pour une part traditionnellement dirigés depuis Moscou, et que tous étaient contigus à la frontière occidentale de l’URSS. (page163)
L’AB Aktion, ou « Action de pacification extraordinaire », suivit ce qui allait devenir un modèle familier : extraction des détenus de leurs cellules dans les prisons locales ; lecture de l’accusation et du verdict ; puis acheminement en camion dans les bois voisins où ils étaient exécutés d’une balle dans la tête ou fauchés à la mitrailleuse au fond d’une fosse. (page 91)
Au début d’avril 2009, le Parlement européen de Bruxelles examina une résolution proposant que le 23 août soit désormais reconnu comme la Journée européenne de la commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme. S’inspirant de la Déclaration de Prague antérieure, déposée par le gouvernement tchèque, cosignée par l’ancien président tchèque Vaclav Havel, et le futur président allemand Joachim Gauck, la résolution s’engageait à « préserver la mémoire des victimes des déportations et des exterminations de masse ». Elle fut adoptée à une large majorité. (page 428)
… les canons ouvrirent tout simplement le feu, annonçant la plus grande invasion de l’histoire de la guerre. Le pacte germano-soviétique avait fait son temps. (page 369)