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Critique de StCyr


Entre deux avions, alors qu'il fait escale en Afrique, un vieil homme se remémore l'homme qu'il fut et devint, ici même, il y a trente ans, par le commerce qu'il entretint avec Clotilde, une jeune femme, pour le moins mystérieuse. Frais émoulu de l'Inspection des Finances, il prenait poste dans une banque. D'éducation protestante, il en avait la rectitude et la conformation d'esprit. Sentant bien qu'il lui manquait dans son existence le principal, c'est à dire l'amour et une certaine aptitude à jouir des plaisirs plus immédiats que la vie peut offrir, il décidait de prendre maitresse. Ce qu'il considérait comme une sorte de formation sentimentale et charnelle devint peu à peu une déformation, un gauchissement de l'âme et des sens.

Oeuvre d'un vieil homme jadis peu fréquentable, cette histoire est souverainement déplaisante. L'allusif dans la turpitude est une forme achevée de lâcheté. Comment un homme, en temps de colonie, va chasser les petits "indigènes", pour apporter, comme en hommage, le fruit de ses coupables recherches sur l'autel d'une femme qui lui est foncièrement inaccessible. Hécate était une déesse inexorable qui mangeait des chiens, Clotilde est une femme qui avoue ou prétend des appétits immondes. On ne sait si elle dit vrai ou si elle affabule, mais l'intention de l'homme est là et sa chasse bien réelle. Elle n'est peut-être que le support de la jalousie du narrateur, ou le prétexte aux déportements moraux de ce dernier, énervé par une quête du plaisir qui se révèle insatisfaisante. Hécate et ses chiens est un des avatars d'une certaine littérature qui revendique que tout peut être dit. Certes, mais les prestiges de l'écriture n'occultent en rien le contenu; l'auteur est suspect de faire trop de style sur une matière nauséabonde. Loin de moi l'intention du censeur, je préfère la licence à la moraline, mais ces raffinements-là ne sont pas mon ragoût.
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