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Critique de bpeyrani


Damier continue sa série « Relisons nos classiques ». L'occasion de redécouvrir « Lewis et Irène », le premier roman écrit par Paul Morand en 1924. Une écriture qui danse comme un charleston, un homme et une femme d'affaires, un duel à la vie à la mort…

Lewis, jeune financier volage et ambitieux, à la tête de la Franco-Africaine a renoncé à tout, y compris ses affaires pour épouser la belle Irène, son double féminin. Il a rencontré en Sicile la banquière qui représente la vénérable Société Apostolatos. Il venait y acheter des mines. Elle aussi. Lewis rafle l'affaire. Il croit gagner la première manche. Il regagne Paris, le rachat des mines en poche, mais désenchanté et solitaire. le ciel trop bleu de l'île l'aurait-il perturbé, lui le joueur impénitent ? Et pourquoi depuis son retour cette petite phase de Pascal lui trotte-t-elle sans cesse dans la tête ? « le premier effet de l'amour est d'inspirer un grand respect. » Cela le fit rire, puis lui donna à réfléchir.

Lewis devait s'y résoudre, il ne peut pas oublier Irène. Mais enfin, il pensait à elle, « comme à une société concurrente. », voulait-il croire. Il devait pourtant se rendre à l'évidence. Elle « avait cette belle couleur terre cuite des peaux méditerranéennes, alors que lui n'était encore que le barbare aux chairs blêmes. » Elle n'était pas seulement belle, mais unique.

Swinging London

Comme un malheur ne vient jamais seul, les mines siciliennes donnent mystérieusement du fil à retordre à Lewis. « Les problèmes de main d'oeuvre se compliquèrent…les syndicats exigeaient des salaires tels que nulle exploitation n'était possible. Les bureaux de l'émigration, la presse locale, les Municipalités…les délégués de la Mafia eux-mêmes, pour une fois semblaient d'accord, ligués contre l'entreprise Française. Une seule solution pour sortir de ce fiasco ? Aller à Londres, revendre l'affaires aux Apostolatos. Bien sûr Irène est là, elle signera le rachat. C'est elle qui remporte la seconde manche. Mais le jeu est-il plus subtil ? Irène s'en défend à son tour, puis finit par se rendre elle aussi à l'évidence. Irène aussi aimait Lewis.

Ils se marièrent donc, séjournèrent quelque temps en Grèce et résolurent de vivre leur amour à Paris, à 100%. Ils étaient pourtant si différents. Lui, un pessimiste optimiste. Elle, une optimiste pessimiste. Lui un self made man. Elle, une héritière combattive.

« L'oisiveté est la mère de tous les vices, mais le vice est le père de tous les arts », écrit Paul Morand.
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