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Critique de mfrance


L'été des treize ans, la plage, une mère adorée, un jeune homme pour la courtiser, une bande de gamins effrontés, la découverte de la sexualité et la perte définitive de l'innocence...
Voilà en une centaine de pages, le programme offert par Moravia, qui de sa plume toujours aussi talentueuse, détaille magnifiquement les tourments d'un jeune garçon au seuil de l'adolescence.

Jusqu'à présent sa mère pour Agostino était une idole respectueusement adorée et le jeune garçon, se montrait fier de se pavaner sur cette plage aux côtés de cette belle femme, admirée de tous, du moins à l'avis de son fils. Mais tout va changer à l'arrivée d'un jeune homme aux charmes duquel sa mère n'est évidemment pas insensible.
Jaloux, ulcéré, le garçon va s'acoquiner avec une bande de jeunes voyous, petits pêcheurs mal embouchés qui vont lui dessiller cruellement les yeux en lui assénant en réflexions brutales et vulgaires les réalités de la sexualité.

Le choc va être d'une extrême violence pour Agostino. Il va prendre conscience, à travers la banalité des gestes anodins du quotidien, de l'animalité de sa mère, qui, de déesse inaccessible, va brutalement descendre de son piédestal pour être réduite à l'état de femelle, bouleversant irrémédiablement le rapport que le garçon entretient avec elle.

Ce court ouvrage dégage une violente sensualité, et la découverte par Agostino de la féminité, administrée de manière aussi abjecte par la bande de petites crapules, signe pour lui la fin des illusions de pureté.
Cruel apprentissage !
"La chair est triste, hélas ..." et Moravia s'y entend pour démonter le monde des apparences.
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