AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'Utopie (164)

Demandez-vous maintenant combien il y en a parmi eux dont l'activité a une fin véritablement utile. Nous évaluons toutes choses en argent, ce qui nous amène à pratiquer quantité d'industries totalement inutiles et superflues, qui sont simplement au service du luxe et du plaisir. Cette multitude des ouvriers d'aujourd'hui, si elle était répartie entre les quelques branches qui utilisent vraiment les produits de la nature pour le bien de tous, elle créerait de tels surplus que l'avilissement des prix empêcherait les ouvriers de gagner leur vie. Mais que l'on affecte à un travail utile tous ceux qui ne produisent que des objets superflus et, en plus, toute cette masse qui s'engourdit dans l'oisiveté et la fainéantise, gens qui gaspillent chaque jour, du travail des autres, le double de ce que le producteur lui-même consomme pour son propre compte : vous verrez alors combien il faut peu de temps pour produire en quantité nécessaire les choses indispensables ou simplement utiles, sans même négliger ce qui peut contribuer au plaisir, pourvu que celui-ci soit sain et naturel.

Livre second.
Commenter  J’apprécie          30
J'aimerais bien que quelqu'un osât s'enhardir à comparer l’équité des Utopiens à la justice que font les autres nations : puissé-je mourir si j’ai trouvé chez elles aucune trace ni apparence de vrai et légitime droit. Mais quelle justice est-ce lorsqu’on voit quelque gentilhomme, quelque orfèvre ou quelque usurier, ou d’autres qui soit ne font absolument rien, soit ne font que des choses qui ne sont pas grandement nécessaires à l’utilité de la République, mener si grand train et vivre si magnifiquement de leur oisiveté ou d’une négoce superflu et vain ? Vu que cependant un pauvre serviteur, un charretier, un forgeron, un maçon, un charpentier, un manœuvrier et un laboureur, bien que leur labeur soit si nécessaire qu’une République ne pourrait durer un an sans eux, mènent leur vie si pauvrement et sont tous si mal traités qu’il pourrait sembler que les chevaux aient un meilleur sort qu’eux (…)

C’est pourquoi, quand je pense à toutes ces Républiques qu’on dit aujourd’hui être en maints lieux florissantes et opulentes, je n’y vois rien d’autre, que Dieu m’en soit témoin, qu’une sorte de conspiration des riches qui, sous couleurs d’être assemblés pour régir le bien public, pensent seulement à leur profit privé ; ils imaginent et inventent toutes les manières et finesses par lesquelles ils pourraient d'abord garder sans crainte de les perdre les biens qu'ils ont amassés par leurs crimes, ensuite en acquérir d'autres qui ne leur coûtent guère par le labeur et travail de tous les pauvres, et abuser desdits pauvres.
Commenter  J’apprécie          30
Si, de son propre chef, quelqu’un conduit ses pérégrinations au-delà de sa province et qu’il y soit pris sans autorisation du préfet, il est honteusement ramené, considéré comme déserteur et durement châtié. S’il récidive, il sera condamné aux travails forcés. S’il prend fantaisie à un citoyen d’aller se promener dans les campagnes de son propre district, il peut le faire, à condition d’avoir l’accord de son père et de son épouse. (…) Aucun moyen ne subsiste, vous le voyez, de se dérober au travail, aucun prétexte pour rester oisif : pas de cabarets, pas de tavernes, pas de mauvais lieux, aucune occasion de débauche, aucun repaire, aucun endroit de rendez-vous. Toujours exposé aux yeux de tous, chacun est obligé de pratiquer son métier ou de s’adonner à un loisir irréprochable (p 162).
Commenter  J’apprécie          30
sa science et sa vertu sont au-dessus de mes éloges, et sa réputation est si brillante que vanter on mérite serait, comme dit le proverbe, faire voir le soleil une lanterne à la main
Commenter  J’apprécie          31
La mort est une peine injuste et inutile elle est trop cruelle pour punir le vol, trop faible pour l'empêcher.
Commenter  J’apprécie          30
Quelle différence cela fait-il pour le peuple-qui forme le plus grand nombre, et a le plus besoin d'en être admonesté- qu'il n'y ait pas de lois du tout ou bien, une fois les lois établies, qu'on les interprète en un sens tel que nul ne puisse l'entendre sans un esprit d'élite et un long examen ? 
Commenter  J’apprécie          30
Nature n'a point donné à l'or ni à l'argent d'usage dont nous en puissions bien nous passer, si ce n'était la folie des hommes qui l'a rendu précieux pour sa rareté. Et au contraire ladite nature, comme une pitoyable et douce mère, a mis à découvert et à la vue de tous les choses qui nous étaient bonnes et propices, ainsi que l'air, l'eau et la terre même, tandis qu'elle a séparé et mis loin de nous les choses vaines et qui ne servent de rien, comme l'or et l'argent, dont les mines sont au creux de la terre.
Commenter  J’apprécie          30
La pauvreté même, qui seul paraît avoir besoin d'argent, la pauvreté diminuerait à l'instant, si la monnaie était complètement abolie.
Commenter  J’apprécie          30
Et souvent l'excès du danger fait un lion du plus lâche des hommes.
Commenter  J’apprécie          30
L'âme est immortelle : Dieu qui est bon l'a créée pour être heureuse. Après la mort, des récompenses couronnent la vertu, des supplices tourmentent le crime.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (2335) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    445 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}