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Critique de adtraviata


Oh le magnifique livre que voilà !! L'objet livre déjà est très beau : couverture à rabats, typographie en relief sur la couverture, les pages intérieures présentent un aspect un peu sali comme les cahiers de Viktor et Nadia qui ont subi moult tribulations, encre bleue pour Nadia, rouge pur Viktor et dans les marges, de nombreuses inscriptions « manuscrites » de l'officier du Commissariat du peuple aux affaires intérieures qui lit les cahiers pour décider si les deux ados sont coupables ou innocents, il y a aussi es cartes, des photos et dessins qui permettent de situer les différents lieux et l'évolution du siège de Leningrad en 1941. (Voyez ci-dessous quelques exemples de pages.)

Viktoret Nadia sont jumeaux, ils ont douze ans quand leurs parents obéissent aux autorités et les font évacuer avec des centaines d'autres enfants quand l'avancée des troupes allemandes qui foncent vers Leningrad pour l'encercler est inéluctable. Sûrs de tenir bon car ils ne peuvent être séparés et parce qu'ils ont toujours respecté les injonctions du pouvoir, Viktor et Nadia quittent leurs parents avec la promesse d'écrire leurs aventures dans des cahiers d'écoliers. Mais dès la gare de départ, ils sont séparés, ils ne font pas partie du même train. Viktor atterrit dans un kolkhoze près de Kazan tandis que le train de Nadia reste bloqué en pleine voie à proximité de Leningrad.

Je n'ai pas envie de vous raconter toutes leurs aventures, mais sachez qu'elles seront faites de courage, d'audace, d'angoisse et de peur aussi, avec un soupçon d'espionnage et de trahison, et que l'amitié et la solidarité des groupes d'enfants y jouera un grand rôle. Même quand la propagande soviétique fait croire que le train de Nadia a été bombardé et que tous les enfants sont morts, le frère et la soeur restent intimement persuadés l'un que Nadia est toujours en vie, l'autre que Viktor tentera envers et contre tout de la rejoindre. Ils passent du musée de l'Ermitage où travaille leur mère à un kolkhoze, un goulag, une forteresse isolée, tout cela en suivant tant bien que mal les nouvelles de l'encerclement de Leningrad et en affrontant l'hiver russe, qui fut particulièrement mordant cette année-là.

C'est donc un roman d'aventures, un roman de guerre où les ados apprennent que rien n'est tout noir ou tout blanc et où ils comprennent que la vérité soviétique n'est pas aussi reluisante que ce que le camarade Staline en laisse croire. Il y a aussi tout l'art subtil de la mise en abyme des cahiers dans le roman. C'est aussi un roman d'initiation que nous offre Davide Morosinotto, auteur italien marqué par les récits e son grand-père qui fit partie de l'Armée italienne de Russie, « à ses yeux (…) un endroit immense, glacial et terrible, où la nature elle-même semblait devenir un ennemi. » Eh bien, c'est un bel hommage et une belle réussite qui m'a emportée (j'ai dévoré les 514 pages en peu de temps).
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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