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Critique de Domichel


1855, Londres. Victoria, 36 ans règne depuis déjà 18 ans, et a été victime de plusieurs attentats manqués, lorsqu'une série de meurtres s'abat sur la capitale, touchant des personnages hauts placés. À chaque fois on retrouve un faire-part bordé de noir portant le nom d'un des précédents auteurs d'agressions contre la reine.
Thomas de Quincey, auteur, journaliste et spécialiste de la criminalité et sa fille Emily, ainsi que deux policiers de Scotland Yard, vont enquêter en secret sur cette série de crimes dont la victime toute désignée pourrait bien être la souveraine elle-même ou sa famille. Dans le dédale de la plus grande ville du monde, au milieu d'une population scindée par la fortune en deux catégories que rien ne lie, si ce n'est la monarque elle-même, une véritable course contre la montre va se dérouler pour mettre fin aux agissements d'un certain “Vengeur”.

Habitué aux romans d'Anne Perry dans l'Angleterre victorienne, avec les enquêtes de Thomas et Charlotte Pitt, tout dans le résumé de ce livre était fait pour attiser mon intérêt. La description de la société dans son ensemble, avec ses codes et son étiquette, les rapports entre les différentes couches de la population et ce petit plus sur la famille royale étaient conformes à mes attentes.
Le contexte historique avec la Guerre de Crimée, qui à mes yeux n'était qu'un vague souvenir scolaire et les luttes d'influence au sein du gouvernement, confirment la documentation fouillée de l'auteur David Morrell. Si l'on ajoute que nombre des personnages du roman ont réellement existé, de Thomas de Quincey à Lord Palmerston en passant par les auteurs des attaques perpétrées contre Victoria, on est totalement immergé dans l'Histoire et la narration prend valeur de témoignage vivant de cette époque.
Le texte se présente sous trois formes différentes : d'une part les extraits du journal de la fille de Thomas de Quincey, et d'autre part l'écriture de l'auteur mettant en place ses personnages et son intrigue, à deux époques : aujourd'hui pour l'enquête et quinze ans auparavant pour les mémoires de l'assassin. C'est assez habile et on s'y retrouve très facilement. Cependant la première moitié du livre manque de rythme et il faut la bonne volonté du lecteur qui souhaite en savoir plus, pour aller plus loin. Heureusement, la seconde partie du récit gagne en tempo pour aller crescendo vers la résolution de l'enquête. Une fin de parcours haletante et un coupable qu'on pouvait certes imaginer, mais sans réussir à conjuguer les mobiles, le modus operandi et la réelle personnalité.

Il fallait bien un auteur anglo-saxon, canadien en l'occurence, pour mettre en place ce récit moderne situé dans l'Angleterre de la reine du Royaume-uni et du Canada au plus long règne avant que ne la “détrône” son arrière-arrière-petite-fille Elisabeth II. Auteur célébré comme un “pionnier du thriller moderne”, de « Rambo » (si, si !) au « Portrait de l'assassin en artiste », David Morell signe ce polar plutôt bien construit, qui mêle habilement histoire et fiction, et qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Merci encore à Babelio et aux Éditions Marabout de m'avoir permis à travers l'opération Masse Critique, de découvrir un nouvel auteur et un livre agréable.
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