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Critique de Seijoliver


Passionnant !
«  Cet ouvrage s'adresse à des lecteurs non spécialistes » est la première phrase du livre et je la trouve particulièrement juste. L'ouvrage est d'une grande accessibilité et très documenté.

L'ancien Japon dont il est question dans le titre, c'est l'époque dite de Heian dont la capitale sera Heian-Kyô (actuelle Kyôto) : 794-1185.
Heian produira une civilisation d'une grande splendeur, et si comparaison il fallait faire, Ivan Morris écrit qu'il faudrait l'effectuer – surtout pas avec le règne du roi-soleil (référence plus aisée pour un européen) – avec la Perse Islamique ou le royaume mongol du XVI° siècle.
Vers l'an mille, l'Europe est dans un état précaire, la période est sombre, aussi Heian apparaît-elle comme un monde ayant plusieurs siècles d'avance sur le plan culturel.
« Aucune époque définie n'a depuis la restauration impériale de 1868, autant bénéficié de l'attention des historiens… Des générations de poètes, de peintres et , au XX° siècle, d'historiens de l'art ont transformé l'époque de Heian en une sorte d'âge d'or, quintessence du Yamato damashi, l'esprit national » explique dans son Histoire du Japon, Danielle Elisseeff.

La rencontre avec cette période pour les non spécialistes se fait avec les écrits des femmes d'alors : les Notes de chevet de Sei Shonagon, par exemple, ou le Roman de Genji de Murasaki Shikibu.
Ces oeuvres littéraires, mais aussi des journaux ou des chroniques, sont les principales sources d'Ivan Morris.

Précisons que le livre n'étudie que la vie de cour, surtout parce que les sources n'évoquent que la vie des aristocrates. Seuls les évènements de la capitale et des très proches environs, seuls les citadins intéressent ces nobles. Ils vivent dans un entre-soi, qui semble étouffant, mais explique Ivan Morris, cela aura un résultat positif : « C'est précisément l'isolement, l'autonomie, dans lesquels évoluait ce monde qui lui permirent d'atteindre la culture spécialisée, intense et uniforme qui est son plus grand intérêt. Elle permit au monde de Murasaki d'aller très avant dans certains domaines, mais le maintint très en retard dans d'autre » (p27).

Il est très intéressant de lire les pages consacrées à la place de la poésie qui jouait un rôle capital : « composer, échanger et citer des poèmes représentait l'occupation principale de l'aristocratie de Heian ». de fait, gare à celui qui ne maîtrise pas cet art !
Ces poèmes sont omniprésents dans les textes traduits disponibles (éditions Verdier, Publications orientalistes de France, Connaissance de l'Orient, Verdier, Picquier) et l'auteur rappelle par exemple que le Dit de Genji en contient plus de huit cents.
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