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Critique de jamiK


Dans cette aventure, les Dalton vont tenter de devenir honnêtes, et ça n'est pas une mince affaire, vous vous en doutez !
Bon, on va aborder le thème de la réinsertion des prisonniers dans la vie civile, sujet au combien sérieux mais rassurez-vous, il n'y a aucune forme de militantisme dans le scénario, c'est juste un prétexte pour une bonne tranche de rigolade et est on est plutôt bien servi dans ce domaine.

Sous couvert d'expérience mise en place par le Sénat, on va accorder un sursis aux Dalton, ils vont réintégrer la vie civile et Lucky Luke sera garant de leur honnêteté, à la moindre incartade, ils devront retourner au bagne. Évidemment, on se doute que tout ne va pas se passer comme sur des roulettes, il ne sera jamais question de rachat et de rédemption, les Dalton restent les Dalton et la population locale ne va pas non plus rendre les choses faciles.

On démarre sur un bon moment de rire à la réactin de Jolly Jumper quand il voit Lucky Luke débarquer à l'écurie en queue de pie, pour notre plus grand bonheur, sous la plume de René Goscinny, Jolly Jumper est devenu un personnage avec un caractère bien à lui, de plus en plus drôle. À chaque nouvelle apparition des Dalton dans la série, ces personnages s'étoffent et deviennent de plus en plus irrésistibles, RanTanPlan aussi. Dans un rôle à contre emploi, ils sont formidables de bêtise, un bon opus dans ce domaine, et les auteurs nous offrent aussi un beau panel de lâchetés ordinaires avec la population de cette petite ville. On retrouve régulièrement dans l'oeuvre de René Goscinny, la figure du prétendu résistant, celui qui l'est devenu après la bagarre, un cible privilégiée qu'on retrouve aussi dans certains Astérix.

Il y a aussi des trouvailles assez géniales : l'humour de répétition se joue principalement hors cadre avec l'histoire des coffres-forts. On retrouvera cette astuce avec le gag du calumet dans le génial “Le vingtième de cavalerie” qui suivra.
Il y a cette capacité chez René Goscinny d'utiliser l'art de l'ellipse dans ses histoires : combien de coffres explosent dans cette histoire ? quatre ou cinq ? À combien d'explosions assistons-nous ? Zéro ! Ce qui nous marque dans l'histoire n'est jamais dessiné, René Goscinny a su inventer un langage propre à ce média, qui ne peut absolument pas être du roman, de la peinture, du cinéma, c'est là que se situe son génie, ce qui se passe entre les vignettes est aussi de la bande dessinée, et c'est aussi ce qui fait que cet art est un art à part entière, et qu'il est en rien tributaire d'une autre forme artistique.

On est entré dans la période de maturité de la série, cet album fait partie des bons millésimes.
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