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Critique de topocl


topocl
19 septembre 2015
Quand Lula Ann naît, noire foncé de peau, alors que celle de ses parents est si claire, la fatalité est déjà sur ses épaules. Sa mère, dont elle guette les rares approbations, la porte comme un fardeau, et l'élève à la dure car elle sait que le monde ne lui pardonnera rien.

On la retrouve adulte, éclatante, ayant changé de nom et assuré sa réussite professionnelle dans le dévorant milieu des cosmétiques, tant à la la force des poignets qu'en peaufinant sa si excitante apparence physique. Cette splendide assurance lui a servi, enfant, à faire condamner une jeune femme accusée de sévices à enfants. C'est quand elle la retrouve de façon cuisante à sa libération de prison, et que son amant l'abandonne sèchement,qu' apparaissent ses brisures cachées , et le corps et l'esprit se disloquent.

L'amour est en fait l'étayage qui lui manquait, sur lequel elle va construire un édifice cette fois solide, basé sur la vérité et non sur des secrets.

Et bien, ça me désole car j'ai adoré d'autres Toni Morrison mais j'ai trouvé ce roman assez moyen. Je n'y ai pas retrouvé la légèreté et l'inventivité que j'avais trouvées ailleurs, ni la cohérence tendue et poétique, ni la flamboyance de la langue, globalement un côté démonstratif plombant, un récit morcelé (l'histoire de Lula, puis l'histoire de Booker, puis leurs retrouvailles). La folie rôde mais est tenue à distance. D'un autre auteur, cela aurait peut-être mieux passé. Trop d'attente, sans doute.

Ce sujet de la rédemption par l'amour qui sauve des secrets de jeunesse, n'est pas des plus originaux, d'autant que les personnages ne m'ont pas inspiré trop d'empathie, et qu'il s'y mêle une petite surprise limite fantastique, toute symbolique on le comprend bien, mais qui n'est même pas magique (je n'en dis pas plus).

Tous les protagonistes ont subi ou assisté à une agression sexuelle dans leur enfance, ça en est presque lassant dans l'horreur. On ne sait plus trop où Toni Morrison veut en venir, peut-être à cette vérité de la dernière ligne (que je dévoile car elle est le titre en anglais) : dans ce monde qui n'est pas fait pour accueillir, mais pour mâter, « que Dieu aide l'enfant ».
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