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Critique de Thyuig


Difficile roman. Une première partie époustouflante, pleine de bruit et de fureur. Et qui happe son lecteur, le malaxe durement dans cette Amérique des années vingt. Un crime parfaitement idiot, une jeune délurée - ou bien est-elle seulement libre ? - , un couple qui vieillit doucement ensemble, ils s'éloignent, Violette et Joe Trace. La faute à personne. Pas vraiment à cause de la grande ville. C'est juste comme ça. Et si Joe Trace tue cette gamine, c'est juste parce qu'il l'aimait trop, il "éprouvait un de ces amours tordus, profonds, qui le rendait si triste et si heureux qu'il l'a tuée juste pour garder cette sensation".
Une seconde partie moins intuitive, plus explicative. Toni Morrison tente de justifier, non, d'expliquer les raisons qui prédominaient le comportement de ses personnages. Inutile. Pas seulement parce qu'elle leur enlève un peu de beauté en agissant comme ça, mais surtout parce que leur attitude justifiait à elle seule le titre - Jazz - du roman. C'est un jazz qui prend au corps, qui se dirige à l'instinct, secoue les corps enfin presque libres d'un peuple noir urbain depuis peu. Cette musique les transcende, imprime la liberté de mouvement, de pensée, défait et refait les couples. Toni Morrison essaye de justifier ça. C'est inutile. Joe Trace et Violette s'en passent largement dans la première partie qui souffle et tempête autant qu'un choeur gospel enfin libéré de l'Eglise, qui éructe comme sait si bien le faire une trompette affranchie de sa partition. Jazz raconte cela dans cette première partie, un peu moins dans sa seconde. On se souviendra surtout du début.
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