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Citations sur Jazz (32)

Vingt ans après que Joe et Violette eurent dansé le train en Ville, ils étaient toujours en couple mais se parlaient à peine, sans plus jamais rire ensemble ou faire comme si le sol était une piste de danse. Convaincu qu'il est seul à se rappeler cette époque et à vouloir la retrouver, conscient de ce à quoi ça ressemblait mais pas du tout de ce qu'on ressentait, il s'est accouplé ailleurs. Il a loué une chambre à une voisine qui sait le prix exact de sa discrétion. Achetée six heures par semaine. Le temps pour le ciel de ville de passer d'un mince bleu glacé au pourpre à cœur d'or. Assez de temps, quand le soleil plonge, pour dire à son nouvel amour des choses jamais dites à sa femme.
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Tst, je connais cette femme. Elle vivait avec une troupe d'oiseaux sur l'Avenue Lenox. Connais son mari, en plus. Il est tombé pour une fille de dix-huit ans avec un de ces amours tordus, profonds, qui le rendait si triste et si heureux qu'il l'a tuée juste pour garder cette sensation. Quand la femme, elle s'appelle Violette, est allée à l'enterrement pour voir la fille et lui tallaider son visage mort, on l'a jetée par terre et hors de l'église. Alors elle a couru, dans toute cette neige, et quand elle est rentrée à la maison, elle a sorti les oiseaux de leurs cages et les a posés derrière la fenêtre pour qu'ils gèlent ou qu'ils volent, y compris le perroquet qui disait : "Je t'aime;"
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Violette est toujours quasi muette. Avec le temps ses silences agacent son mari, puis l'intriguent et finalement le dépriment. Il est marié à une femme qui parle surtout à ses oiseaux. Dont un qui lui répond : "Je t'aime."
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Je n'ai plus parlé parce que les choses que je ne pouvais pas dire sortaient quand même de ma bouche. Je n'ai plus parlé parce que je ne savais pas ce que mes mains pourraient se mettre à faire après la fin du travail de la journée. Ce qui se passait en moi je trouvais que ça ne me regardait pas et Joe non plus parce qu'il fallait que je continue à le retenir de n'importe quelle façon et à devenir folle je l'aurais perdu.
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Je t’ai encore dit que c’était à cause de toi qu’Adam a mangé la pomme et le trognon. Que, quand il a quitté l’Éden, il se sentait riche. Non seulement il avait Ève, mais il aurait toute sa vie dans sa bouche le goût de la première pomme du monde. Le tout premier à savoir comment c’était. La mordre, enlever le morceau. L’entendre crisser et laisser l’épluchure rouge lui briser le cœur
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/!\attention, dernière page du livre./!\


Je leur envie cet amour public. Je ne l'ai moi-même connu qu'en secret, partagé en secret, et brûlé, ah, brûlé d'envie de le voir- de pouvoir dire tout haut ce qu'ils n'ont même pas besoin de dire : Que je n'ai aimé que toi, n'ai abandonné son retour mon être entier qu'à toi et personne d'autre. Que je veux que tu m'aimes et que tu me le montres. Que j'aime la façon dont tu me tiens, dont tu me laisses venir si près de toi. J'aime tes doigts dans tous les sens, qui se dressent et se tournent. J'ai regardé ton visage pendant longtemps, tes yeux me manquaient quand tu te séparais de moi. Te parler et t'écouter répondre-c'est le pied.
Mais je ne peux pas le dire tout haut ; je ne peux dire à personne que j'ai attendu ça toute ma vie et qu'avoir été choisie pour attendre est ce qui m'a permis de le faire. Si je pouvais je le dirais. Dirais fais-moi, refais-moi. Tu es libre de le faire et je suis libre de te laisser parce que regarde, regarde. Regarde où sont tes mains. Maintenant.
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Plantée dans l'enfance, arrosée chaque jour, la peur avait jailli dans ses veines toute sa vie.
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Alors pourquoi est-ce le jeudi que les hommes ont l’air satisfait ? C’est peut-être le rythme artificiel de la semaine – il y a peut-être quelque chose de tellement factice au cycle de sept jours que le corps n’y fait pas attention, préfère les trios, les duos, les quatuors, tout sauf un cycle de sept qu’il faut couper en parties humaines et la coupure tombe le jeudi. Irrésistible. Les attentes exorbitantes et inflexibles du week-end sont nulles le jeudi. Les gens attendent le week-end pour les rencontres, les mises à jour et les séparations même si beaucoup de ces activités s’accompagnent de coups et parfois d’une goutte de sang, car l’excitation est forte vendredi ou samedi. (…) Ainsi les week-ends, destinés à décevoir, sont stridents, maussades, saupoudrés de bleus et de taches de sang. Les choses regrettables, les paroles grossières et aigres, les mots soudain actifs qui font bouillir le cœur – rien de tout ça n’a lieu le jeudi. (p. 61-62)
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Après une pluie fine....les visages d'enfants aperçus aux fenêtres ont l'air de pleurer, mais c'est à cause de l'eau qui coule sur la vitre.
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Les jeunes ici ne sont pas tellement jeunes, et l'âge moyen n'existe pas. Soixante ans, ou même quarante, c'est tout ce que les gens ont envie de supporter. S'ils vont jusque- là, ou deviennent très vieux, ils restent assis à regarder ce qui se passe comme si c'était un triple programme du dimanche à cinq cents.....J'ai connu quelques exceptions. Des vieux qui ne giflaient pas les enfants giflables; qui gardaient leur énergie pour quelque chose de plus important. Une dernière occasion de faire la cour, pleine de sourires et de petits cadeaux. Ou se dévouer pour un ami qui n'y arriverait pas sans eux.
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