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Critique de StCyr


Valerian Street coule une retraite paisible selon ses voeux, à jardiner sur fond de musique classique dans une ile des Antilles. Héritier d'une famille qui a construit sa richesse sur un modèle paternaliste, dans le domaine de la confiserie, il habite une jolie maison de style colonial, avec son épouse, de vingt ans sa cadette, qui donne des signes de fatigue mentales, et qui regrette les trop rares visites de leur fils unique Mickaël. Ils sont fidèlement servis, de longue date et en grand style, par un couple de gens de maison de couleur. La nièce de ses derniers, d'une grande beauté, qu'ils ont chéri comme la fille qu'ils n'ont pas eu, est l'invitée des Street, occupant une chambre à l'étage, mangeant à leur table. Rien de surprenant sachant qu'ils ont agi en mécène pour elle, lui payant des études couteuses et lui offrant un statut social bien supérieur à ce que sa condition d'orpheline laissait présager. Un soir un cri s'élève dans la nuit : madame Street surprend un homme noir dans sa penderie, hirsute, puant; il est amené par le majordome, canon dans le dos, auprès du maître de maison, qui ne trouve rien de mieux que de l'inviter à sa table et de l'installer dans la chambre d'hôte.

Toni Morrison est une maitresse femme pour mettre en place une intrigue, avec les lignes de tension qui vont alimenter, enrichir l'intrigue et la faire progresser, souvent vers un dénuement tragique. Tar Baby ne déroge pas, la première moitié du récit est très prenante. En revanche l'évocation de la relation d'amour passionnée de l'intrus et de la belle choyée, débouchant sur une impasse causée par deux visions différentes de la négritude nourries par leur expérience respective, alourdit considérablement le récit. L'oeuvre de Toni Morrison, incontournable et nécessaire, a comme force centripète une racialisation des ressorts narratifs, qui peut s'avérer lassant par un engagement idéologique très prégnant, et des discours qui prêtent parfois à confusion.
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