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Critique de Les_Lectures_du_Maki


L'arche de Darwin de James Morrow publié Au Diable Vauvert est, outre un petit pavé de 600 pages, un roman ambitieux qui mêle histoires extraordinaires et théories scientifiques, toutes liées à Charles Darwin et ses travaux sur l'évolution.

Chloé Bathurst, une actrice de théâtre assez talentueuse se voit dans l'obligation de quitter les planches suite à divers scandales qu'elle ne peut s'empêcher de déclencher. Sans gagne pain, elle se voit contrainte d'accepter un emploi de gardienne de zoo dans la propriété de Charles Darwin et découvre les travaux du scientifique sur l'évolution. Elle vole les premières ébauches de sa théorie et s'inscrit au Grand Concours de Dieu qui offre une somme substantielle à celui ou celle qui prouvera ou réfutera l'existence de l'Etre Suprême. Elle décide de partir pour les Galapagos afin de prélever quelques espèces animales pour démontrer l'exactitude de "sa théorie". Son voyage ne sera pas de tout repos, de nombreuses péripéties attendent notre scientifique en herbe...

Après une première partie passionnante, où nous faisons connaissances des différents protagonistes et en particulier de la pétillante et exubérante Chloé et où nous découvrons les premières ébauches de la théorie de l'évolution, le récit s'essouffle un peu par la profusion des aventures rocambolesques de l'héroïne. En effet, le voyage vers les Galapagos est long, très long. Les péripéties, plus invraisemblables les unes que les autres s'enchaînent sans discontinuer. Souvent traitées avec humour et un ton décalé, elles apportent sourire et dépaysement. Mais voilà, trop d'aventures tuent l'aventure et le voyage devient interminable. Heureusement, James Morrow, par l'intermédiaire d'un autre participant au Grand Concours de Dieu qui cherche l'Arche de Noé, et à travers une fumerie de haschisch, arrive à nous faire rencontrer des personnages hautement célèbres comme Mendel (fondateur de la génétique) ou Rosalind Franklin (biologiste qui a permis de découvrir l'ADN) entre autres. Ces petits intermèdes permettent à l'auteur de développer les différents concepts liés à l'évolution, avec clarté et précision, le tout étant très instructif.

L'Arche de Darwin reste un roman d'aventures, où la science et la religion se disputent la vérité. Mais c'est aussi un beau portrait de femme, où l'héroïne se bat contre la misogynie et les éternels clichés. Ce livre d'une très grande érudition où l'auteur aborde de nombreux thèmes (écologie, croyances, sciences, statut de la femme, voyages...) avec de nombreuses références historiques, est avant tout un immense pamphlet blasphématoire. A noter que les dialogues sont plaisants, souvent drolatiques, que l'écriture est très moderne tout en empruntant le style du XIXème siècle.

Pour résumer, L'arche de Darwin est un mixe de réalités scientifiques et d'aventures périlleuses et invraisemblables, hautement blasphématoire qui pêche par une redondance de péripéties. Intelligent, drôle, cultivé, exubérant, James Morrow se pose entre vulgarisateur scientifique et auteur romanesque d'un autre temps.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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