Charles Darwin - L'origine des espèces
Royaume-Uni Angleterre 1860 évolution Homme singe primates sélection naturelle biologie zoologie botanique
Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements
Quelle bonne chose ce serait si les scientifiques mouraient à 60 ans, car passé cet âge, leur opposition à toute théorie nouvelle est certaine.

Il est intéressant de contempler un talus enchevêtré, couvert de nombreuses plantes de nombreuses sortes, avec des oiseaux qui chantent dans les buissons et des insectes variés qui virevoltent et des vers qui rampent dans la terre humide. Et de songer que ces formes construites avec raffinement, si différentes les unes des autres, et dépendant les uns des autres d'une manière si complexe, ont toutes été produites par des lois agissant autour de nous. Ces lois, prises dans le sens le plus large, sont : Croissance avec Reproduction ; Héritage, lequel est presque toujours impliqué par la reproduction ; Variabilité, à partir de l'action directe et indirecte des conditions extérieures de vie et de l'usage et du non-usage ; un Taux d'Accroissement si élevé qu'il conduit à une Lutte pour la Vie et, comme conséquence, à la Sélection Naturelle, ce qui entraîne Divergence de Caractère et Extinction des formes les moins améliorées. Ainsi, à partir de la guerre de la nature, de la famine et de la faim, l'objet le plus sublime qui nous puissions concevoir, la production des animaux supérieurs, s'ensuit nécessairement.
XIV. RÉCAPITULATION ET CONCLUSION.
Le ver mérite d'être dit intelligent, car il agit presque comme le ferait un homme placé dans des circonstances analogues.
Nous avons vu que les sens et les intuitions, les différentes émotions et facultés, comme l'amour, la mémoire, l'attention et la curiosité, l'imitation, la raison, etc..., dont l'homme se vante, peuvent être trouvés à l'état naissant, ou même pleinement développés, chez les animaux inférieurs.
Les animaux dont nous avons fait des esclaves, que nous ne voulons pas considérer comme nos égaux.
(Le corail de la vie 1837)
´ Ce n'est pas le plus fort de l'espece
qui survit, ni le plus intelligent. C'est
celui qui sait le mieux s'adapter au
changement. ª
La lutte dans la lutte doit toujours se reproduire avec des succès différents ; cependant, dans le cours des siècles, les forces se balancent si exactement, que la face de la nature reste uniforme pendant d’immenses périodes, bien qu’assurément la cause la plus insignifiante suffise pour assurer la victoire à tel ou tel être organisé. Néanmoins, notre ignorance est si profonde et notre vanité si grande, que nous nous étonnons quand nous apprenons l’extinction d’un être organisé ; comme nous ne comprenons pas la cause de cette extinction, nous ne savons qu’invoquer des cataclysmes, qui viennent désoler le monde, et inventer des lois sur la durée des formes vivantes !
La sélection naturelle recherche, à chaque instant et dans le monde entier, les variations les plus légères; elle repousse celles qui sont nuisibles, elle conserve et accumule celles qui sont utiles.
Comme il est intéressant d'observer la végétation foisonnante qui borde une rivière avec des plantes de toutes sortes, des buissons abritant le chant des oiseaux, une grande variété d'insectes voltigeant de-ci de-là, et des vers rampant sur la terre humide et de de dire que toutes ces formes de vie si parfaitement élaborées, si différentes, mais dépendant les unes des autres de façon complexe, sont le résultat de lois qui agissent autour de nous.

Il est intéressant de contempler un rivage luxuriant, tapissé de nombreuses plantes appartenant à de nombreuses espèces abritant des oiseaux qui chantent dans les buissons, des insectes variés qui voltigent çà et là, des vers qui rampent dans la terre humide, si l'on songe que ces formes si admirablement construites, si différemment conformées, et dépendantes les unes des autres d'une manière si complexe, ont toutes été produites par les lois qui agissent autour de nous. Ces lois, prises dans leur sens le plus large, sont : la loi de croissance et de reproduction ; la loi d'hérédité qu'implique presque la loi de reproduction ; la loi de variabilité, résultant de l'action directe et indirecte des conditions d'existence, de l'usage et du défaut d'usage ; la loi de multiplication des espèces en raison assez élevée pour amener la lutte pour l'existence, qui a pour conséquence la sélection naturelle, laquelle détermine la divergence des caractères, et l'extinction des formes moins perfectionnées. Le résultat direct de cette guerre de la nature, qui se traduit par la famine et par la mort, est donc le fait le plus admirable que nous puissions concevoir, à savoir : la production des animaux supérieurs. N'y a-t-il pas une véritable grandeur dans cette manière d'envisager la vie, avec ses puissances diverses attribuées primitivement par le Créateur à un petit nombre de formes, ou même à une seule ? Or, tandis que notre planète, obéissant à la loi fixe de gravitation, continue de tourner dans son orbite, une quantité infinie de belles et admirables formes, sorties d'un commencement si simple, n'ont pas cessé de se développer et se développent encore !