Aujourd'hui, il avait passé son temps à écouter et regarder évoluer, en bas, dans la maison, le couple qui ne se doutait pas de sa présence. La fille était arrivée ce matin à 8h45. Ils avaient pris un café ensemble et mangé. Ils avaient discuté. Elle était repartie à 16h15.
Le diable avait entendu et vu tout ce qu'ils avaient dit et fait.
Après le départ de la fille, il avait attendu.
Et attendu.
Il se redressa, ses membres dessinant de longues ombres arachnéennes à la lumière de l'écran. Ce dont il avait besoin (la corde, l'alcool à brûler) était dissimulé dans la chambre d'amis de Simpson. Ne restait que le marteau, qu'il prit avec lui avant de ramper avec agilité sur les poutres jusqu'à la trappe.
Un jour où Simpson était parti travailler, il avait huilé le loquet et la serrure de la trappe donnant sur l'échelle d'acier. Il ouvrit le battant en silence, un rai de lumière venant du couloir barra le grenier, éclairant les toiles d'araignées enroulées sur les chevrons.
Et le diable descendit.
Mais enfin, j'imagine que tout le monde met son mal-être de côté pour présenter son meilleur visage à l'objectif.[...] Il ne faut jamais se fier à ce que montrent les gens. Derrière les sourires et les mines réjouies, il y a tout ce qui heurte, les fêlures, les erreurs et les secrets. Les gens ne vont montrent jamais que ce qu'ils ont envie de vous montrer.