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Critique de FleurDuBien


"La belle au bois dormant" ou La petite fille riche.
Mais ici, point de prince charmant bravant une forêt hostile pour aller embrasser et réveiller sa belle.
Non, ce n'est pas un conte de fée, loin de là.
Par contre, on a bien la mauvaise fée Carabosse qui, penchée sur le berceau, annone quelques incantations et mantras hostiles et mortifères. Sa propre mère, suicidée aux médicaments et à l'alcool, une presque mère, égocentrique et névrosée à l'excès.
Voici donc une belle jeune femme, dont le prénom nous sera inconnu (mais qu'importe), riche, rentière grâce à l'héritage de ses parents, décédés tous les deux.
Une dépression gravissime lui plonge la tête sous l'eau, elle se noie de chagrin et de cauchemars, se gavant de psychotropes à longueur de journée, dans le seul but de dormir, dormir et dormir.
À chacun ses petits trucs pour échapper à la réalité, à chacun ses plaies, ses errances et son profond mal-être.
Et puis, il y a ce pauvre Trevor, un ex totalement mufle, égoïste qu'elle ne voit que pour des relations sexuelles dénuées de plaisir, d'amour ou même de tendresse. Elle se salit et c'est bien normal puisqu'elle se déteste.
Un peu d'humour, mais si peu en fait, avec le personnage de sa psychiatre, totalement déjantée, une folle, qui lui délivre tous les médicaments que la narrarrice lui demande.
On y rencontre également son amie Reva, pauvre petite chose, superficielle et dépressive. Et oui, elle aussi.
J'ai pu voir que les critiques ne sont pas bonnes.
Pourtant, j'ai adoré.
C'est très bien écrit, profond, et sincère.
Alors oui, il ne se passe RIEN. Et alors ? le vide abyssal qu'elle ressent tient le livre finalement, ce vide qu'elle comble en dormant.
Le vide occupe tout le livre, il le modèle, le remplit, l'habite. Étonnamment.
La partie difficile a été pour moi cette période où les médocs avalés à outrance ne lui font plus rien, elle les prend comme des cachous. Mais elle ne dort pas.
Je définirais ce livre de thriller psychiatrique, car j'ai voulu connaître la fin, je l'ai littéralement dévoré.
Sur le chemin de ce livre, une petite fille m'est apparue, fragile et maltraitée, qui dormait elle aussi, choisissant le néant du sommeil pour oublier une mère toxique, un bourreau, une sorcière.
Le sommeil comme refuge.
C'est sans doute pour cela que j'ai tant aimé ce livre.
En souvenir de cette enfant qui, sans médicaments, dormait parfois vingt heures sur vingt-quatre.
Cette enfant qui fuyait le réel absurde et angoissant.
Je l'embrasse de tout mon coeur, ma soeur, mon double, mon alter et go.
Un livre que je n'oublierai jamais
Comme un écho à mon histoire.
Merci.




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