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Critique de Nastie92


Tomi a quatorze ans. C'est un ado espiègle, effronté et débrouillard.
Malin et cabochard.
Terriblement attachant.

Au début du récit, nous sommes en Hongrie, en 1944.
Tout pourrait très bien aller pour le jeune garçon : son père est tailleur, c'est un artisan reconnu qui rêve de transmettre son savoir-faire à son fils. Mais celui-ci, têtu en diable, refuse obstinément de suivre la voie tracée pour lui.
Ah, j'ai juste oublié une précision, une petite chose qui n'aurait pas dû avoir d'importance, et qui pourtant a bouleversé à l'époque le destin de millions d'êtres humains : Tomi et sa famille sont juifs.
Déporté avec les siens, Tomi voit sa vie basculer et il va tenter, comme tant d'autres, de survivre dans l'enfer des camps.

Un énième livre sur ce sujet me direz-vous ? Il est vrai que nombre d'écrivains ont écrit sur cette période.
Mais cet ouvrage est différent.
Tout d'abord parce que le thème principal n'est pas le récit de la vie dans les camps, malgré la place qu'il occupe, mais la vie après.
Que va faire Tomi après ces mois atroces ? Comment va-t-il construire sa vie ? Pourra-t-il être heureux, lui qui dira plus tard que "le seul problème du bonheur, c'est la peur" ?
Ensuite, parce que l'histoire qui paraît trop incroyable pour être vraie est inspirée d'une histoire réelle : celle d'un grand cousin de l'auteur.
Enfin, parce que Véronique Mougin fait preuve de beaucoup de délicatesse dans sa façon de raconter et qu'elle utilise une écriture simple mais qui dégage beaucoup de force.

Où passe l'aiguille se situe à l'intersection des témoignages historiques et des récits fictifs.
Il nous invite à un incroyable voyage humain, de l'horreur des camps à la splendeur de l'univers de la haute couture.
L'aiguille passe partout, dans tous les tissus, c'est un fait bien connu. Ce que vous découvrirez dans ce roman, c'est que le salut passe par l'aiguille, la renaissance passe par l'aiguille, la vie passe par l'aiguille.

Un très beau roman, prenant et émouvant.

Je termine par une réflexion personnelle.
Nul ne peut ignorer ce que les Juifs ont subi pendant la seconde guerre mondiale ; nul ne peut ignorer ce que signifie l'étoile jaune qu'ils étaient obligés de porter.
Les étoiles jaunes portées par des manifestants "contre l'islamophobie" et par certains politiciens en novembre 2019 étaient donc particulièrement ignobles, la vie des musulmans en France n'étant en rien comparable au sort des Juifs de l'époque.
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