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Critique de magalibertrand


De mon expérience de cadette, j'ai tiré une leçon : être celui ou celle qui arrive en deuxième position, juste après un numéro un particulièrement réussi et irréprochable est une très mauvaise idée. de mon passage à l'Éducation Nationale, j'en ai tiré une autre : ne jamais (jamais, même quand la langue vous démange de balancer froidement « votre gosse est un chiard que je rêve d'étrangler vingt fois par jour », ja-mais !) perdre de vue que tout enfant est la prunelle des yeux de quelqu'un et que, à ce titre, la plus petite critique mérite un minimum d'égards. C'est donc avec le plus de délicatesse possible que je viens ici apporter une petite note discordante dans le concert d'éloges qui accompagne la venue au monde du « Fils à maman » de Véronique Mougin…Car dieu sait que je l'attendais ce deuxième roman, celui qui allait me faire replonger avec délectation entre les lignes de cette formidable raconteuse d'histoire au style subtile et élégant dont on sentait affleurer l'humour, malgré le contexte historique dramatique, de « Où passe l'aiguille ». J'ai donc eu toutes les peines du monde à accrocher avec la tonalité volontairement cynique et délibérément provocatrice adoptée par l'auteure d'un bout à l'autre de ce roman dont j'aurais apprécié qu'il reprenne son souffle entre deux boutades afin de me laisser savourer, sous les piquants de « la Bogue », cette douceur duveteuse qu'il m'a semblé apercevoir. J'aurais préféré, à l'humour vachard et monochrome si difficile à tenir sur la longue durée d'un roman, un nuancier d'émotions où j'aurais pu retrouver, entre deux fous rires, celles qui m'avaient broyé l'âme, à moi aussi. Il me semble que, cette fois, Véronique Mougin a pêché par excès de pudeur, dissimulant sous une couche peut-être un peu trop épaisse de désinvolture cette douleur venue d'on ne sait où qui désarçonne les mamans des enfants qui s'en vont, laissant derrière eux des bottes en caoutchouc jaune, taille 26, et les contours flous d'un petit bonhomme. Mais il me semble aussi que je joue les rabat-joie et que je suis la seule à le penser, alors, lisez…et on en reparle !
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