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Critique de Floyd2408


Sauvagines de Jacques Moulin est un recueil de poèmes, reçu pour le compte de la masse critique Babelio, publié aux éditions La clé à molette. Il est toujours difficile de cerner une poésie, mais ce qui est formidable dans la prose poétique c'est les émotions que les mots vont surgir en nous, cette exaltation emportant notre âmes vers des contrées lointaines, mais, aussi une déprime, une indifférence totale, ce formidable pouvoir exercé par une lecture poétique, un don incroyable et fascinant.
Sauvagines est un titre à la consonance sauvages, de ces oiseaux peuplant nos forêts, ce mot peu communs prisonnier d'un champ lexical de puriste, entraine le lecteur dans une abime songeuse, vers une curiosité enivrante. La couverture habille avec beaucoup de singularité ce livre, ces formes rectilignes nouvelles, modernes, triangulaires échappant une colline de verdure, un champ de blé, d'orge, probablement et en subliminale cette gueule carnassière croquant notre regard, un tableau moderne pour une prose actuelle, nouvelle, moderniste aussi.
J'aime me perdre dans la lenteur naturelle de la nature, à la lisière des bois, la verdure me happe vers sa destinée existentialiste de la vie s'échappant de tous ses pores, lire les mots de Jacques Moulin m'invite à cette nature sauvage. Sans relire et de première impression, les mots de ces poèmes réveille en moi une chanson de Michel Delpech, le chasseur, ce refrain tinte dans mon esprit, comme une farandole mouvante de mon passé.
IL y a dans ces proses inconstantes, une promenade forestière solitaire et universelle où la lumière diffuse de la lune éclaire les mots et le paysage de ces bois, les odeurs sauvages scintillent l'éclat du rut flamboyant d'un duel majestueux, toute cette magie chante la prose de Jacques Moulin, une verve plutôt moderne, des phrases courtes, des sensations troubles et inaccessibles, comme un écho d'une littérature futuriste, voulant trouver un cryptage moderne. Mais cette force de la nature doit et devrait rendre plus simple cette parole poétique, devenir universelle, être à l'écoute de la nature qui sommeille en nous, comme un rêve lointain, sentir les notes venir enchanter nos songes, faire revivre en nous cette force animale constellant les bois, avoir en soi une prose simple, comme un ru ruisselant sa source dans les méandres d'une forêt en mouvement vers une destinée de vie, cette vie qu'observe Jacques Moulin. Il y a des mots qui percent notre esprit vers un insondable désir de fermer le livre, car ils sont trop inextricables, trop complexe pour une nature si simple, si pure, si vivante, l'espérance d'une rencontre animale furtive, entendre le silence d'une feuille morte tombant sur le sol humide, apercevoir une biche au multiple facette, les capricieux chamois arpentant les pentes abruptes ou gisent les myrtilliers, toutes ses scènes filment une prose visuelle, une odeur suinte de ses mots, comme le parfum de Patrick Süskind .
Puis se greffe des lieux, des routes, des chemins, des sentiers, la route Grand Jean, les Vosges avec ses randonnées, une parcelle 903, le chêne des filles, le chemin des biches, route de la Craie, sentier des Pelouses, bois de l'Échalote, la maison des étangs à S., ses paysages sont en mémoire, pour devenir au fil des pages des images de mots poétiques.
L'appel au loup, dans sa première prose, amorce déjà le plus naturel d'une nature libérée, le son lointain des bucherons murmure la vie nouvelle d'une complainte forestière, et ses proses longues, comme des petites nouvelles, entrecoupées de poèmes courts, plus chantant, le loup dansant avec la lune, un mariage mystique. le brame, le rut, les cerf, la biche , le daguet, le renard, le geai, les hérons et les autres personnages de ces bois habitent les mots de notre poète, cette horizon automnal cuivrant la peau des habits des arbres, vestiges de cet habitat rustique et naturel.
Jacques Moulin aime de sa prose faire de sa faune et sa flore, une aventure poétique enchanteresse, ensorcelante et vivante. C'est une belle aventure forestière, pour les amoureux de notre planète et celle mère Nature, laissez-vous emporter par ses mots comme une ballade dans les sous-bois qui jonchent votre paysage.
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