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Critique de ASAI


Un roman poignant qui se situe sur un temps très court, les trois dernières semaines du siège de Budapest. Un contexte historique extrêmement précis et qui rappelle la tragédie hongroise dans la seconde guerre mondiale.
Une part autobiographique et une part romancée.
Où l'on suit l'héroïne Elizabeth, jeune femme d'une vingtaine d'années, elle attend la libération, enfermée dans une cave au milieu de 130 autres habitants. Les heures et les jours passent et chacun se découvre. Une grande partie du roman est consacrée à ce confinement, cette promiscuité, cet abandon humain.
Et puis, les Russes arrivent, les libérateurs. Mais qu'est-ce que cette libération ? est-ce la liberté ? où mène-t-elle ? quelle Hongrie va se reconstruire ? avec qui ?
Elizabeth incarne cette Hongrie, jeune, optimiste, celle qui croit que le monde à venir sera meilleur que celui qui est en train de disparaître. J'ai lu avidement les chapitres dans lesquels Elizabeth avec son espérance et sa croyance dialogue avec le professeur (de mathématique) paralysé, et très dubitatif sur l'avenir.
La libération c'est se libérer du joug et du totalitarisme des nazis et des Croix fléchées (les nazis hongrois) mais pour aller vers où, vers qui ?
Sandor Marai sait mettre en perspective cette double attente. Il sait mettre en scène toutes les petites lâchetés qui conduisent à ces options qui n'en sont pas "On ne chasse pas le Diable avec Belzébuth".
Un roman profondément humain, qui garde néanmoins une petite lucarne avec une lumière, Elizabeth erre dans Budapest, libre, mais si elle est libre, elle erre.
Magnifique.
(nécessaire de préciser que ce court roman a été écrit au cours de l'été 1945, donc très peu de temps après la libération de Budapest et de la Hongrie).
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