Le bouclier de sainte Odile

Une belle découverte que ce roman qui mêle une enquête menée de nos jours à l'histoire à travers les siècles, d'un grimoire magique révélant l'emplacement d'un trésor.

L'instant magique. Avant lequel tout est noir, gris, ou morose, dans le meilleur des cas. L'instant magique. On ne le sent pas poindre. C'est comme l'amorce d'un sourire quand on est malheureux ; les nuages côtiers qui apparaissent au naufragé alors qu'il se demande si une tempête va couler son frêle esquif : il n'a pas encore compris qu'il va vivre, mais ses pieds, déjà, se préparent à fouler la terre ferme ; le sou que l'on découvre au fond de sa poche quand on a trop envie d'une bière.

Aloyse ferma les yeux quelques instants et essaya de se représenter les lieux, quelques centaines d'années plus tôt. Les hommes en armes, la crasse et l'odeur. La peur des ténèbres, de la mort. Et sous un château médiéval, dans une cave dissimulée, derrière une lourde porte de chêne et de fer, des monceaux d'or et de pierres précieuses.

Geistliche Schild. En français, ça donne quelque chose comme "bouclier spirituel ". À l'origine, le livre cachait, sous la forme d'un code, l'emplacement du fameux trésor sacré. Mais le livre en lui-même devait également protéger les gardiens du trésor des malheurs de la vie.

Il comprit qu'une fois de plus, il passerait à côté de la femme de sa vie. Il ressentit un profond désespoir. Il vit le canon de l'arme s'embraser. Et même la balle fuser. Il ne vit plus rien. Il ne ressentit pas de douleur.

J'ai vraiment la trouille et je ne sais pas pourquoi.