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Critique de hervethro


A la sortie de la guerre de sécession, le botaniste John Muir décide de parcourir le sud est des Etats-Unis afin de se constituer un herbier. Voilà le résumé de ce court récit où la poésie emprunte à Elisé Reclus et le fondement écologique à Thoreau (on pense forcément à sa vie dans les bois lorsque Muir passe la plupart de ses nuits à la belle étoile). Il n'est pas misanthrope, mais, dès le premier chapitre, il utilise tout de même le verbe fuir pour définir son obsession à ne pas trop frayer avec les concentrations humaines.
Tout au long de ces semaines à arpenter des contrées nouvelles pour lui, il n'aura de cesse de glorifier la nature et remettre l'homme à sa juste place. Dans les années 1860, on ne s'embarrassait pas trop de ce que, un siècle plus tard, on nommerait écologie. L'homme était fait pour régner sur la nature, comme il était écrit noir sur blanc dans la Bible, point final. L'homme, blanc de surcroit. Car on sent bien que la récente guerre de sécession est encore bien présente et, époque oblige, Muir utilise le mot nègre pour désigner un homme de couleur, accessoirement ancien esclave.
On regrettera l'édition originale où l'auteur avait inséré des croquis de plantes, proposant en réalité un véritable journal de bord d'un entomologiste patenté. le style télégraphique d'une telle entreprise laisse très vite la place à des envolées lyriques et parfois, truculentes. En effet, Muir ne croise pas que des arbres magnifiques et des herbes folles sur son passage. Au-delà du traité d'herboriste, ces 1500km à pied se doublent d'un côté sociologique. L'explication vient en donnant un coup d'oeil à la préface, signée w.f. Badè, qui publiera ce manuscrit brut de décoffrage à la demande des enfants de Muir, cinquante ans après son écriture qui aurait dû servir de base à un autre ouvrage, certainement mieux écrit. Finalement, un style trop ampoulé aurait dénaturé ce « carnet de voyage », comme lorsqu'on tente de retoucher des photos, en enlevant les défauts qui en font toute la beauté.
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