Le pouvoir de la Terre explosa, l'arbre trembla et une grande branche tomba à quelques centimètres de Gaïa. La jeune fille s'agenouilla sur l'herbe et leva la tête vers l'arbre. Un long filet de résine s'écoulait doucement d'une fissure de l'écorce. Cela ressembait à une larme et Gaïa se sentit moins seule. Elle reposa ses mains sur l'arbre :
_ Toi aussi tu es triste ? Tu voudrais voir le reste du monde peut-être ?
J'étais seul dans l'obscurité et même si de pâles lueurs semblaient s'élever au loin, les ténèbres s'obstinaient à les occulter.
« Mais au crépuscule de sa vie, une personne de lumière m'a fait promettre d'éclairer ces ténèbres, de ne pas sombrer dans la folie de la tristesse.
_ Tu sais, cela fait déjà de nombreuses années que je n'ai plus peur. C'est aussi un des effets positifs de l'isolement et de la chance d'être enfermé dans une épée : je suis devenu indestructible et immortel, les choses vieillissent autour de moi mais je ne change pas, je suis comme un phare, immuable au milieu de la tempête...
Le jeune garçon la leva et la regarda. Il sentait comme une force s'insinuer en lui. La fatigue s'en était allée, son énergie était revenue, sans qu'il sache pourquoi.
_ Ça va mieux ? demanda l'épée.
_ Oui, mais que m'as-tu fait ? J'étais exténué à l'instant et voilà que je me sens frais comme jamais.
_ J'ai canalisé l'énergie environnante, notamment celle des plantes et des arbres, pour la transmettre à ton corps.
La matinée se finit par un cours de méditation. Pour beaucoup, ce cours permettait de récupérer les heures de sommeil qui manquaient aux élèves se couchant tard, si bien que beaucoup de Liberi s'endormirent sans vergogne.
_ Tu as mérité de gagner, tes pouvoirs sont supérieurs aux miens. En tout cas, je sors la tête haute de ce tournoi, on leur a donné un beau spectacle.
Ils sortirent pour passer à l'infirmerie et soigner leurs blessures tandis que Monsieur Ouroboros annonçait le nom des deux prochains combattants.