Citations sur Malo de Lange, tome 3 : Malo de Lange et le fils du roi (4)
En 1835, le jour de mes quinze ans, je fus nommé lieutenant à la brigade de Sûreté de Paris. Cette promotion un peu rapide s'explique peut-être par le fait que mon chef est aussi mon père.
Il y eut cette même année plus de vingt complots pour tuer ou pour enlever le roi. Tout ce que je savais de Louis-Philippe, c'était qu'il ne sortait jamais sans son parapluie et qu'il avait dit après un attentat :
- Je ne crains pas les assassins. Pour moi, la meilleure des cuirasses, ce sont mes enfants.
J'avais fait la remarque à mon père que je n'aimerais pas être un des fils du roi.
- Ni moi son parapluie, m'avait-il répondu.
Notre travail à la brigade, c'était d'arrêter les voleurs qui empoisonnaient la vie des Parisiens, mais nous laissions courir les comploteurs. Pour ma part, j'étais prêt à crier vive le roi, vive l'Empereur, ou vive la République selon le sens du vent. Seuls les imbéciles ne changent pas d'opinion, comme disait le monsieur qui s'était enfui avec le garçon d'honneur la veille de son mariage.
Aumale [le fils du roi] fit un bond dans mon estime. Quelqu'un qui ment et qui triche ne peut pas être entièrement mauvais.
[...] et qui ne dit mot consent, comme disait le sourd au muet qui ne l'entendait pas de cette oreille.
- Nom d'unch ! Il faudra vraiment que je le tue !
- Ah, mon dieu, mademoiselle Léonie a tellement peur d'un duel !
J'avais plutôt pensé à lui loger une balle dans la tête. J'ai une vision simple des rapports humains.