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Critique de Athanase45


2030. Dans ce futur plus si éloigné de nous, le monde est devenu un peu plus dangereux. Sans forcer le trait, Lorris Murail, constant jardinier, a cultivé notre présent et l'a regardé croître pendant une vingtaine d'années, bon grain et ivraie mêlés. Et il s'est projeté en fonctionnaire du patrimoine mondial, au sein d'une administration qu'on devine progressivement étranglée et déglinguée, arrondissant ses fins de mois avec quelques étudiants improbables. Ainsi sont nés son héros, Arthur Blond, et l'univers foutraque où celui-ci doit survivre.
Aux portes de Paris s'est développée une enclave qui abrite tous ceux que la France n'a pas réussi à rejeter. PK, le « petit Kosovo », est le réservoir de la débrouillardise humaine face aux malheurs du temps, réserve inquiétante d'abord, puis de plus en plus sympathique, comparée à ce qui l'entoure. le monde, lui, est résolument mondial, zébré par les éclairs d'une guerre d'Irak qui a commencé en 2004 sous les yeux du lecteur et ne s'est jamais terminée. C'est dire que « l'Orient compliqué » de Charles de Gaulle ne s'est pas simplifié ! Les alliances sont instables, les frontières indécises. Dans ce contexte, un ennemi bien désigné vaut mieux qu'un allié incertain, c'est ce que pensent – toujours – les Israëliens. Les Arabes eux se sont atomisés, au sens propre et au sens figuré, et l'on croise de multiples spécimens diversement irradiés et déjantés, dont des Emirs blancs dopés aux pétrodollars. Les vrais seigneurs de guerre sont les descendants des mercenaires appointés par les entreprises américaines de « sécurité », Blackwater et autres avatars de l'intérim belliqueux. L'Anglais de service est évidemment perfide, autre réminiscence gaullienne.
Dans ce grand bazar, une petite plante venu du coeur de l'Amazonie, le coarcinus, menacée de disparition, devient l'enjeu de multiples convoitises et sème la mort sur son passage. Arthur surfe comme il peut – et le lecteur avec lui - sur le tsunami qui l'emporte et il ne s'en tire pas trop mal. La morale de l'Histoire est peut-être celle-ci : « Il faut cultiver notre jardin. »

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