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Critique de Pois0n


« Les meilleures choses dans la vie, ce sont les plus simples ». Et, pour un enfant de dix ans, qu'y a-t-il de plus délicieusement simple que les vacances d'été ? Embarquement immédiat pour Crabas, un petit village de Sardaigne, où Maurizio retrouve ses copains Giulio et Franco pour faire les quatre-cent coups.

Le premier tiers de cette petite nouvelle d'à peine 90 pages pose le décor, enchanteur. Les rues baignées de soleil dans la journée, dont les anciens et leurs contes fascinants reprennent possession dans la fraîcheur du soir ; le plan d'eau et ses roseaux, où les trois garçons passent le plus clair de leur temps à chasser les oiseaux ; l'église, son jardin et leurs mystères... La plume de Michela Murgia est légère et nous transporte sans mal dans son village natal. Ses descriptions sont efficaces, précises, jamais rébarbatives.
Puis vient l'action.
L'action, c'est quand le petit groupe décide d'explorer le canal d'écoulement des eaux de pluie à la base de l'église, dans l'espoir de découvrir un accès aux souterrains du château censé s'être trouvé là au moyen-âge. Une aventure comme l'on en a tous vécu et comme l'on ne peut en vivre qu'à cet âge. Et ça marche du tonnerre. Le lecteur descend, avec les trois intrépides, dans ce petit boyau n'ayant rien d'extraordinaire, retient son souffle avec eux... C'est bluffant d'efficacité. Évoquer la suite serait gâcher la surprise, mais il va sans dire que comme toute aventure de jeunesse, celle-ci s'avérera truffée de fausses bonnes idées.

La seconde moitié du récit s'attaque à ce dont parlait la quatrième de couverture : la création d'une seconde paroisse au sein de Crabas. Le village se retrouve donc artificiellement coupé en deux et, comme toujours dans ces cas-là, l'affaire ne tarde pas à prendre des proportions grotesques, moins par dévotion que par orgueil. Et aussi jeunes soient-ils, les trois amis ne sont pas épargnés par ces rivalités nouvelles... Moins rythmée, moins intéressante, cette partie-là s'étire en longueur jusqu'à l'inévitable affrontement entre processions religieuses redonnant tout son souffle à l'histoire. Et que dire de la « bataille » finale, qui, tout en restant verbale, n'en est pas moins carrément épique, sublimée par le talent de l'auteure ?

La guerre des saints, c'est une histoire de vacances, d'amitié, de passage à l'âge adulte, de traditions et de changement, dans un tourbillon pittoresque que l'on n'a pas envie de quitter.
Oui, la lecture est courte, mais le dépaysement est là. Un vrai coup de cœur !
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