Maurizio, fils unique, va chaque année passer les vacances d'été chez ses grands-parents, à Crabas, un village sarde. C'est là qu'il s'est créé une fratrie avec Giulio et Franco Spanu, ses copains. C'est là aussi qu'il a appris à dire "nous" quand il interroge ses amis, parce que ce "nous" est l'appartenance à la communauté de Crabas.
Donc, chaque année, il renouvelle ses aventures estivales : chasse aux oiseaux aquatiques, course dans les rues du village, partie de cache-cache, écoute des histoires par les vieux villageois, participation aux nombreuses fêtes religieuses car à Crabas, les habitants vivent au rythme des cloches et des nombreux saints à honorer.
Mais voilà que la création d'une seconde église va bouleverser l'harmonie du village. Comment partager le village en deux paroisses ? Comment célébrer les fêtes religieuses ? Comment se répartir les enfants de choeur, comme Giulio et Franco ? Comment diviser ce "nous" ?
Car il est évident que certains nous, vont devenir eux, les autres !
S'ensuit alors une confrontation entre les deux paroisses, entre les deux curés (digne de Peppone et de Don Camillo). Et ce sont les enfants de choeur, "ceux qui ont joué dans la même rue" qui mettront fin au conflit parce que l'amitié est plus forte que tout.
Très beau et court roman de
Michela Murgia, qui révèle la puissance de l'amitié née dans les jeux d'enfants.
"C'est ainsi qu'on entend dans les bars certains adultes, des hommes mille fois faits et défaits par la vie, se vanter encore des liens que la rue de leur enfance a créés entre eux -nous avons partagé le jeu- comme s'il s'agissait d'un pacte respecté."