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EAN : 9782021098617
120 pages
Seuil (03/01/2013)
3.42/5   72 notes
Résumé :
Chaque année, Maurizio passe les vacances d'été chez ses grands-parents à Crabas, un village sarde. En compagnie de Giulio et de Franco Spanu, il y goûte l'amitié et la vie de la communauté qui, en ces lieux, se conjugue à la première personne du pluriel. Ensemble ils multiplient les aventures rocambolesques dans les rues ou sur les rives de l'étang, la fronde au poing, ne se calmant qu'à la nuit tombée pour écouter les histoires de fantômes et de créatures fantasti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Elle nous avait enchantés il y a deux ans avec son beau et mystérieux "Accabadora" ancré dans cette Sardaigne où le temps semble s'être arrêté et où les habitants n'oublient rien. Michela Murgia revient en ce début d'année avec une histoire beaucoup plus légère mais qui révèle autant sur la mentalité délicieusement archaïque de cette île.

Le petit Maurizio est fils unique et va être confié par ses parents partis travailler à Ferrare aux grands-parents qui habitent Crabas,le bourg où il a l'habitude de passer les vacances et d'y retrouver ses deux amis, Giulio et Franco. Il va enfin s'y sentir complètement intégré et va pouvoir faire les mêmes bêtises que les autres. Mais ce sont les adultes qui vont s'illustrer : l'évêque ayant décidé de diviser la paroisse en deux, une guerre des processions et autres manifestations vont se préparer...

La Sardaigne de Murgia est probablement à l'image de sa prose : riche, contrastée, envoûtante. On se perd dans les méandres de son île, on se laisse attraper le coeur par ses îliens, on se prend avec elle à rêver de ne penser qu'à la première personne du pluriel, car à Crabas, le jeu remplace le " je". Ce court (trop court) roman délicat et facétieux est une bouffée de bonne humeur et d'enfance. On est entre le Jules Romains des "Copains" et le Giovanni Guareschi de "Don Camillo" !
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Tiré d'une histoire vraie,un beau roman,court,drôle et profond.Le personnage principal Maurizio,12 ans,fils unique,passe ses vacances dans le village de Cabras,chez ses grand-parents en Sardaigne.Avec ses copains,Giulio et Franco Spanu,ils font les quatre cents coups.Dans la Sardaigne profonde,la religion est omniprésente avec sa paroisse et son curé,Giulio et Franco sont enfants de choeur.Un jour,l'annonce de la fondation de la nouvelle paroisse par l'évêque va entraîner une scission profonde dans ce petit pays,entre "Nous" et "Eux".Les trois compères subiront cette division,Franco Spanu devenant enfant de choeur dans la nouvelle paroisse.Est-ce-que l'amitié va y résister?La réponse dans le livre.
La procession de Pâques,qui donne le titre du livre en Italien (l'incontro),mais aussi en français,est l'apogée du livre,magnifique et drôle à lire.
Michela Murgia est née à Cabras.Elle a obtenu avec son premier roman "Accabadora",le prix Page des Libraires en 2011 et le prestigieux grand prix littéraire italien,Premio Campiello en 2010.
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J'ai lu tant de bonnes choses sur Accabadora, le premier roman de Michela Murgia que je n'ai pas eu l'occasion de lire que je me suis ruée sur cette nouveauté, La guerre des saints.
Et je comprends cet engouement en lisant ce si beau prologue sur la comparaison des liens familiaux et des amitiés de l'enfance.
" Que soit toujours béni le respect pour la chair de notre chair, mais la rue et le fait d'avoir joué ensemble offrent aux enfants un lien de parenté plus étroit, qu'ils n'oublieront pas à l'âge adulte."
Même si personnellement, je ne suis pas forcément d'accord sur le fond de cette phrase ( parce que j'ai une famille formidable), l'auteur démontre en quelques pages la véracité de cette affirmation.
Maurizio passe toutes ses vacances chez ses grands- parents, dans le bourg de Crabas en Sardaigne. Fils unique, c'est pour lui l'occasion rêvée et tant attendue de s'amuser avec les garçons des rues voisines. Comme tant d'enfants de cet âge, ils font surtout les quatre cents coups grâce à une imagination renforcée par les histoires contées chaque soir par les vieux de Crabas.
L'auteur nous plonge vraiment grâce à ses fines descriptions dans l'ambiance chaude des rues de ce bourg. Ici, la religion rythme la vie sociale par la commémoration de nombreux saints et l'importance de la paroisse de Santa Maria.
Les petites aventures rapprochent les trois jeunes garçons, Maurizio, Giulio et Franco jusqu'à ce que l'unité de Cabras soit remise en cause par la décision de scinder la communauté en deux paroisses.
Rivalités, bassesses des adultes qui influencent tous les habitants, même les enfants.
Pourtant, ils se révèlent souvent plus intelligents que certains adultes.
Quel dommage que ce roman soit aussi court.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Maurizio, fils unique, va chaque année passer les vacances d'été chez ses grands-parents, à Crabas, un village sarde. C'est là qu'il s'est créé une fratrie avec Giulio et Franco Spanu, ses copains. C'est là aussi qu'il a appris à dire "nous" quand il interroge ses amis, parce que ce "nous" est l'appartenance à la communauté de Crabas.
Donc, chaque année, il renouvelle ses aventures estivales : chasse aux oiseaux aquatiques, course dans les rues du village, partie de cache-cache, écoute des histoires par les vieux villageois, participation aux nombreuses fêtes religieuses car à Crabas, les habitants vivent au rythme des cloches et des nombreux saints à honorer.
Mais voilà que la création d'une seconde église va bouleverser l'harmonie du village. Comment partager le village en deux paroisses ? Comment célébrer les fêtes religieuses ? Comment se répartir les enfants de choeur, comme Giulio et Franco ? Comment diviser ce "nous" ?
Car il est évident que certains nous, vont devenir eux, les autres !

S'ensuit alors une confrontation entre les deux paroisses, entre les deux curés (digne de Peppone et de Don Camillo). Et ce sont les enfants de choeur, "ceux qui ont joué dans la même rue" qui mettront fin au conflit parce que l'amitié est plus forte que tout.

Très beau et court roman de Michela Murgia, qui révèle la puissance de l'amitié née dans les jeux d'enfants.
"C'est ainsi qu'on entend dans les bars certains adultes, des hommes mille fois faits et défaits par la vie, se vanter encore des liens que la rue de leur enfance a créés entre eux -nous avons partagé le jeu- comme s'il s'agissait d'un pacte respecté."
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Comme dans son premier roman « Accabadora », Michela Murgia nous offre ici une chronique de la vie villageoise. L'histoire se passe toujours en Sardaigne, vers 1985, mais elle est plus légère que la précédente.

Dès le prologue, petit bijou de poésie et de tendresse, nous sommes plongés au coeur du sujet. A travers trois gamins d'une douzaine d'années, nous découvrons leurs jeux, la vie du village, ses habitudes, ses croyances et ses traditions. Maurizio, qui y revient chaque été, en vacances chez ses grands-parents, y partage l'amitié de Franco et Giulio. Il s'émerveille de tout ce qui lui est offert de vivre dans ce village tranquille de pécheurs et d'agriculteurs. Il y conjugue sa vie en « nous » que ce soit le nous de l'enfance et du jeu ou le nous du village unit contre le monde extérieur. Jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne faire vaciller cette belle unité.

Inspirée des souvenirs de l'auteur, cette histoire trop courte à mon goût, est une délicatesse à savourer lentement. Tout en tendresse et mots choisis, Michela Murgia nous dépeint une Sardaigne intemporelle, cadre de vie et d'apprentissage de trois garnements au grand coeur. Une Sardaigne où les légendes se racontent le soir à la veillée, où l'amitié a plus de force que les liens du sang, où résident des pactes secrets nés de vraies complicités, un pouvoir normatif issus des premières certitudes communes…

Un bel hymne à l'amitié, drôle et profond.

Je voudrais rendre hommage aussi à la traductrice, Nathalie Bauer, qui a si bien rendu les images et les mots de l'auteur.

Lien : http://argali.eklablog.fr/la..
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critiques presse (2)
LaPresse
20 juin 2013
Un livre aussi délicieux que les traditions religieuses en Sardaigne. Ce deuxième roman de Michela Murgia se lit d'une traite, sourire en coin.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
23 janvier 2013
Tirée d'une histoire vraie, la brève comédie de Michela Murgia est un régal, dans une Sardaigne oubliée dont elle ressuscite les rituels et les divines chamailleries sans en perdre la moindre miette. Sous le signe de la tendresse, avec la grâce fantasque d'un Calvino ou d'un Camilleri.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ces années-là, soirées d’été chez ses grands-parents semblaient faire partie, pour Maurizio, d’un cycle éternel ; fort de cette certitude infondée, il se lançait à perdre haleine avec ses copains dans des parties de cache-cache et des courses effrénées avant de regagner le devant des portes où les vieillards, assis sur leurs petites chaises en paille, dévidaient des récits jusqu’au milieu de la nuit.
Les histoires de fantômes avaient beaucoup de sucés dans la via Messina, notamment grâce à madame Rosina, la grand-mère de Giulio, spécialisée dans les aventures des âmes en peine. Les enfants abandonnaient leurs jeux pour mieux les écouter : Giulio et Maurizio s’asseyaient sur le seuil, tandis que Franco Spanu – surnommé Conc’e bagna en raison de ses cheveux roux – appuyait, l’air de rien, la tête contre le montant de la fenêtre de la maison d’en face, à laquelle Antonellina Lasiu se penchait chaque soir dans le même but. Les petits grimpaient sur les genoux des vieillards, tandis que les rejetons des continentaux, différents d’année en année, se tenaient debout, hésitants, dissimulant leur présence. D’autres arrivaient des rues voisines et s’asseyaient où ils le pouvaient, avides de ces histoires.
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Quand le soleil se couchait, les vieillards sortaient de chez eux tels des escargots après la pluie, traînant des chaises basses à assise de paille. Ce peuple du soir paraissait suivre des sillages invisibles aux enfants de la rue.
« Allons prendre le frais », disaient-ils comme si le frais était un poisson à pêcher à mains nues, le long de la rivière terrassée que constituait la chaussée.
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Quand le soleil se couchait, les vieillards sortaient de chez eux tels des escargots après la pluie, traînant des chaises basses à assise de paille.
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Le "nous" n'était pas d'un emploi aisé, pour Maurizio, car il n'y a pas de pluriel dans le monde d'un fils unique, entraîné par la solitude à être son unique mesure. Pourtant, il était bien obligé de s'y confronter: ses grands-parents, les voisins de ses grands-parents, leurs enfants parlaient d'eux-mêmes au pluriel avec la vrombissante fluidité d'un essaim d'abeilles autour d'une ruche.
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C'est ainsi qu'on entend dans les bars de certains adultes, des hommes mille fois faits et défaits par le vie, se vanter encore des liens que la rue de leur enfance a créées entre eux - nous avons partagé le jeu- comme s'il s'agissait d'un pacte respecté.
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