L'affaire de la belle évaporée

Tout n'est-t-il pas un jeu sophistiqué dans la vie ? (...) La bourse de New-York est-elle autre chose qu'une forme élaborée de l'échange de bimbeloteries et autres verroteries des peuplades primitives ? Et la présidence des Etats-Unis, qu'une simple version du Roi de la Montagne ? Je vous le déclare, mon cher Arthur, nous ne sommes tous et tout le temps que des enfants s'égayant en cour de récréation.

Je vis dans cette ville (NY) depuis plus de quatre-vingts ans et ça n'a fait qu'empirer. Le crime. La boisson. La fornication. La musique jazz.

Parfois la meilleure réponse à une pique n'est pas une autre pique , mais un bon coup de genou dans les parties, fit-elle.

Dorothy [ Parker ] se demanda (et pas pour la première fois) : Pourquoi certains s'imaginent qu'ils seront obéis plus vite en agissant avec arrogance comme des connards de première catégorie ?

Pourquoi fait-on autant cas de la veille du Nouvel An ? On s'en fait une telle montagne, on est tellement décidé à s'amuser que la soirée cesse vite d'être agréable pour devenir une corvée interminable.

Les actrices et les grands crus ont quelque chose en commun, dit-elle. Quelques années de plus ou de moins font toute la différence.

Bon, sans vouloir gâcher votre fête davantage, vous n'ignorez pas que nous sommes en pleine prohibition, ajouta-t-i d'un ton plein de sous-entendus, en fixant le cocktail entamé que tenait [ Douglas ] Fairbanks. Vous n'avez pas d'alcool ici, n'est-ce pas ?
Fairbanks, portant le verre à ses lèvres , en vida rapidement le contenu.
- Nân, pas d'alcool, fit-il. Pas une seule goutte.

Woollcott bomba le torse.

- Je tiens à m'entretenir en personne avec les autorités. Et à obtenir leur autorisation officielle pour traiter cette folle affaire.

- Vous êtes le seul fou bon à être traité, dans le coin.

Ma foi, vous savez ce que je dis toujours: si vous n'avez rien d'agréable à dire de quelqu'un, venez vous asseoir à côté de moi.

- Cette « armoire à glace », reprit Case, n’est autre que Sir Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes.
Dorothy émit un léger sifflement. Et se retourna pour mieux l’observer. Sir Arthur Conan Doyle disait justement quelque chose au Dr Hurst qui ne semblait pas l’écouter, les yeux fixés sur le télégramme. Son teint pâle était devenu plus pâle encore. Ses mains étaient crispées sur le papier, comme s’il allait le déchirer.
Doyle se tut. Et soucieux, posa une main sur le bras du Dr Hurst, à qui il parut demander si tout allait bien.