Pauvre et méconnu, Vermeer a vécu la vie d'un homme ordinaire du XVIIe siècle hollandais, peignant peu et ne voyageant pas, au milieu de soucis constants. Il laisse une oeuvre brève, énigmatique et lumineuse, réduite aujourd'hui à une trentaine de tableaux, qui célèbrent à la fois l'éclat féminin et la ferveur religieuse.
"Un critique ayant écrit que dans la "Vue de Delft"....... un petit pan de mur jaune (qu'il ne se rappelait pas) était si bien peint qu'il était, si on le regardait seul, comme une précieuse oeuvre d'art chinoise, d'une beauté qui se suffisait à elle-même, Bergotte mangea quelques pommes de terre, sortit et entra à l'exposition ... Enfin il fut devant le Vermeer ... où ... il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune."
«Pour Vermeer de Delft, elle lui demanda s’il avait souffert par une femme, si c’était une femme qui l’avait inspiré, et Swan lui ayant avoué qu’on n’en savait rien, elle s’était désintéressée de ce peintre.»
(Marcel Proust)