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Critique de florigny


Un écrivain célèbre devenu du jour au lendemain et sans raison apparente un ours mal léché qui vit reclus dans une maison que n'aurait pas reniée Frank Lloyd Wright, sur l'Île de Beaumont, un petit bout de terre française, sorte de réserve pour riches, à quelques milles marins de la Côte d'Azur ; un apprenti écrivain dont le manuscrit est refusé avec constance par tous les éditeurs à qui il l'adresse ; un libraire bougon sur le point de fermer sa boutique poussiéreuse et sombre ; une jeune journaliste intrépide et.... célibataire... Tels sont les personnages principaux de la vie secrète des écrivains.


Il s'agit d'un roman bien troussé, aux multiples rebondissements, qui se lit aisément grâce à un style simple et direct, bien adapté à l'intrigue qui se déroule à toute vitesse ; un roman divertissant, mais où est le mal ? J'y ai retrouvé avec plaisir l'ambiance de l'Île de Porquerolles. J'ai apprécié cette lecture, même si quelques détails ont altéré ce plaisir, comme par exemple une utilisation abusive des coïncidences ou de certaines péripéties frôlant l'invraisemblance. J'ai pensé aussi que les défenses de Nathan le misanthrope, l'anachorète depuis vingt ans, cèdent un peu vite et facilement sous la pression de Raphaël et Mathilde.


Au final, ce qui m'a le plus intéressée dans cet ouvrage, ce sont les considérations sur le monde littéraire, celui des écrivains et des éditeurs, des journalistes et autres faiseurs ou broyeurs de célébrités, sur les rapports complexes avec les lecteurs ; les réflexions sur l'inspiration et la création, sur le talent que nul cours de creative writing ne peut inoculer. Rien de bien venimeux certes, mais j'ai bien aimé l'art et la manière, ainsi que l'humour utilisés par Guillaume Musso pour régler quelques comptes, et répondre aux procès en médiocrité qui lui sont régulièrement intentés par des chevaliers blancs qui savent, au nom de tous les autres, ce qu'est la grande ou petite littérature et mènent de prétentieuses, condescendantes croisades d'arrière-garde contre les têtes de gondoles des grandes surfaces, car personnellement, comme Guillaume Musso : « Je n'ai jamais su ce qui était "littéraire" et ce qui ne l'était pas ».
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