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Critique de Lazlo23


Il y a du Corto Maltese dans, le personnage de ce roman, un marin désabusé nommé Maqroll el Gaviero (Maqroll le Gabier), mais aussi du Marlow : en effet, comme Charles Marlow, le héros d'« Au coeur des ténèbres », le marin d'Alvaro Mutis remonte un fleuve capricieux au bout duquel l'attendent d'hypothétiques scieries. Projet vain, dont il mesure d'avance qu'il sera un échec mais qu'il mènera tout de même à son terme, par inertie ou par aboulie.
Comme dans le livre de Conrad, ce voyage au bout de la jungle est aussi une plongée dans la sauvagerie et le mal absolu, personnifié par d'affreux trafiquants et par d'inquiétants militaires. Mais ce qui rend ce livre passionnant, c'est surtout son style : venu au roman par les voies de la poésie, Alvaro Mutis (qui est un des grands poètes sud-américains contemporains) a su se forger une belle langue rythmée et musicale et un univers romanesque reconnaissable entre mille. Roman concret et poétique, symbolique et métaphysique, « La neige de l'amiral » habitera son lecteur, longtemps après qu'il l'aura refermé.
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