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Critique de Polars_urbains


Les dictionnaires amoureux n'ont pas vocation à être encyclopédiques. L'amour impliquant un choix, ils sont donc forcément sélectifs et inévitablement subjectifs. Publié initialement en 2014 chez Plon et réédité aujourd'hui dans une édition richement illustrée par Gründ, le Dictionnaire amoureux de l'art moderne et contemporain de Marianne et Pierre Nahon répond parfaitement à ces deux critères.
Inutile donc de chercher dans ce gros volume une histoire exhaustive de l'art depuis le début du 20e siècle. Mais d'Adel Abdessemed (« Coup de tête ») à Zeng Fanzhi (« La cène »), le lecteur y trouvera des articles sur plus de 120 artistes auquel on ajoutera des mouvements (de l'art abstrait à l'Op art en passant par l'Arte povera mais pas le Cubisme), des collections (Guggenheim), des manifestations (la Biennale de Venise) et des professions (collectionneur, « amateur de belles choses et ayant les moyens de satisfaire ses goûts »). de quoi se faire une bonne idée de ceux, artistes et galeristes, qui ont marqué plus d'un siècle de création. Mise en page aérée, textes clairs, riches illustrations (dont de nombreuses oeuvres provenant de la collection des auteurs) font de ce livre une référence utile mais aussi un bel ouvrage à feuilleter.
Sélectif et subjectif, le Dictionnaire amoureux illustré de l'art moderne et contemporain privilégie les artistes qu'aiment particulièrement Marianne et Pierre Nahon, marchands d'art et grands collectionneurs. Ce qui conduit le lecteur à s'interroger sur des choix et des omissions qui peuvent surprendre. Pour les pionniers de la période moderne, si Picasso est en bonne compagnie avec Matisse, qu'en est-il de Georges Braque ? Les surréalistes ont certes la part belle mais sans les Belges Magritte ou Delvaux. Où est donc passé Nicolas de Staël ? Chez les plus récents, on s'étonnera de ne pas trouver d'entrée pour Michelangelo Pistoletto, Kader Attia, Tracey Amin ou Franz West (honoré par la Biennale de Venise et dont une belle rétrospective vient de se terminer au Centre Pompidou). Même chose pour le Street-Art (Bansky). le lecteur sera donc parfois agacé par les choix et aussi surpris par l'hétérogénéité des articles, mêlant biographies, commentaires, description d'une oeuvre. A ce propos, on peut penser que certaines biographies, trop limitées pour être complètes, auraient gagné à être remplacées par des textes traduisant l'émerveillement des auteurs devant une oeuvre.
Toute liste impose « des choix, des favoris, des oublis, volontaires ou non ». Marianne et Pierre Nahon aiment l'art et en ont fait leur métier. Leur dictionnaire témoigne donc de leurs goûts, de leurs émotions, de leurs amitiés aussi, toutes choses qu'ils souhaitent faire partager. Leur dictionnaire est agréable à lire ou à regarder (la sélection des illustrations est à souligner) mais ne remplace aucunement les monographies ou les ouvrages consacrés à l'histoire de l'art contemporain. Il s'adresse toutefois à un public averti et cultivé qui appréciera sans nul doute de partager la vision d'acteurs familiers du monde de l'art.
« Il n'y a pas de sens critique. Il n'y a que l'amour. »
Merci aux éditions Plon / Gründ et à Babelio pour leur confiance.
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