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Critique de solsol


Akhila prend le train. Pour la première fois depuis des années, elle pose un geste mû par sa seule envie. Fille aînée, elle a, depuis la mort du père, vécu exclusivement pour sa famille. A 45 ans, elle ne peut s'empêcher de désirer une autre vie. de vouloir vivre pour elle. Vivre seule et prendre son destin en mains.
Mais que diront ses frères et sa soeur ? Que diront les membres de sa caste ? Akhila ne peut s'empêcher d'avoir peur. Une femme n'a-t-elle pas besoin d'un homme pour vivre ?
Dans son compartiment, cinq femmes, qui vont tour à tour se livrer, répondant à ses interrogations, à ses peurs. Six portraits de femmes indiennes, marquées par l'omniprésence de l'homme et l'image inculquée de la femme fragile.
Ces dialogues chuchotés, volés, ces confidences seront le moteur ultime d'Akhila, reconnaissant en chacune d'elles une part d'elle-même, écrasée par le joug masculin.

C'est un roman agréable à lire, qui berce le lecteur au rythme de ce train de nuit. Dans ce compartiment pour dames, vestige d'une ségrégation sexuelle omniprésente dans le roman, j'ai découvert des destins différents, mais unis dans cette soumission au mâle. Toutes, elles mettent en lumière la difficulté à être femme avant d'être épouse ou mère. L'impossibilité dans cette société hiérarchisée de se construire d'abord comme être à part entière. Mais ensemble, au-delà du panorama effrayant de la société indienne, ces six femmes donnent aussi à voir une étincelle, dont Akhila reprend le flambeau. La fin de ce roman est une vraie bouffée après le dernier portrait sombre et écrasant.

Instructif et bien écrit, ce plaidoyer pour la liberté féminine est une belle découverte dont je remercie les membres du club de lecture des blogueuses.
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