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Marielle Morin (Traducteur)
EAN : 9782877307475
449 pages
Editions Philippe Picquier (05/10/2004)
4.07/5   432 notes
Résumé :
Dans un pays comme le nôtre où le célibat est souvent associé à l'idée de solitude, voire d'échec, il est bon de lire Compartiment pour dames. Anita Nair, auteur indienne, sait en effet que, dans son pays, le célibat est avant tout générateur de liberté et qu'il faut se battre pour acquérir cette indépendance.
Son personnage, Akhila, fille aînée d'une famille dont elle a la charge, décide un jour de partir seule en voyage. Elle prend le train et se trouve dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un roman étonnant pour les contrastes qu'il développe : un ton résolument moderne qui se heurte à chaque page aux traditions rigides de l'Inde contemporaine. L'héroïne, Akhila, en est d'ailleurs un exemple vivant : elle prend tous les jours le train pour aller travailler en banlieue mais ne prend aucune décision personnelle sans en référer à ses frères, elle qui a été élevée par ses parents dans l'idée que la femme est inférieure à l'homme...,et que son seul destin est dans le mariage.
Dans une société où une fille n'est qu'un tas "d'embêtements" car il faut lui constituer une dot, la rendre docile et bien élevée pour pouvoir la marier, être une femme, c'est toujours vivre par procuration. Certaines femmes indiennes rêvent devant la liberté supposée ou réelle des femmes occidentales, libérées de la tutelle des hommes. Mais comment adapter cette liberté en terre indienne, où le poids des castes et des traditions est un frein à l'émancipation?
A travers les confidences des ses compagnes de voyage, faites de renoncements, de frustrations et parfois de révoltes, Akhila recherche la réponse aux questions qu'elle se pose : un homme est-il indispensable au bonheur d'une femme ? Comment redevenir maitresse de son destin ?
Voilà donc un magnifique livre sur la condition des femmes en Inde.
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Être célibataire à quarante-cinq ans peut paraître anodin pour nous, sauf qu'en Inde, on a plutôt tendance à vous regarder de travers. C'est à la suite de la mort de son père qu'Akhila a arrêté ses études pour pouvoir travailler et subvenir aux besoins de la famille, et élever ses frères et soeurs. Toujours dévouée, elle n'a presque pas penser à elle et à ses besoins sauf une fois lorsqu'elle fait la connaissance d'Hari, mais leur chemin se sépareront à son initiative.
Lors d'un trajet en train, on découvre sa vie et celle des autres dames du compartiment. Chacune lui livre son point de vue sur le célibat de par leur expérience personnelle. Quel sera son choix? Va-t-elle décider de vivre sa vie en s'opposant aux valeurs traditionnelles indiennes?
L'écriture d'Anita Nair nous invite au voyage au travers le portrait croisé de ses femmes qui ont sacrifié leur vie pour les autres en raison du poids des traditions. Ce pays encore marqué par de nombreux tabous que l'auteur aborde subtilement ou frontalement dans ses livres tels que l'I.V.G., le port du préservatif ou les relations homosexuelles.
Là où le roman tient sa force c'est qu'il aurait pu être construit sous forme de nouvelles, mais Anita Nair a réussi à enchevêtrer le destin de ces femmes courageuses lors d'un trajet en train.
J'ai apprécié me replonger dans la culture indienne si riche de traditions et de respect des valeurs au détriment de leur choix personnels.
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Ça se passe très loin, heureusement ( !!! ??? !!!) ; la lectrice et surtout le lecteur peut presque ( ??? !!!) se dire que tout ça n'arriverait pas chez nous.
Le contenu n'est pas surprenant au début : dans un train en Inde, six femmes se parlent, se racontent. Des chapitres intercalés permettent au lecteur d'en savoir plus sur leurs histoires. Elles sont de conditions sociales très différentes, de castes aussi même si seule la brahmane est identifiée comme telle, et rappelle combien c'est encore important. de la très jeune à la très âgée, l'impression initiale est que les femmes indiennes ne vivent qu'en fonction du regard des autres ; il y a des choses qui ne se font pas. Et surtout, la vie d'une femme n'a pour seul but que la satisfaction d'un homme, et accessoirement de la mère de celui-ci, souvent sous le même toit.
Ce qui est au début certitude est ensuite questionnement : dans quelle mesure une femme peut-elle vivre aussi pour elle-même ? Et même : peut-elle malgré le poids de la société et du regard de la famille et du voisinage, vivre sans homme ?
Ces histoires se mêlent habilement, et Anita Nair a une parole qui m'a mené, de la stupéfaction devant ces conditions sociales persistant aujourd'hui, à beaucoup d'empathie pour ses personnages et leur vécu. Ces femmes ne sont pas toutes admirables, mais ce sont des personnages justes (réels et bien décrits). Ce livre m'a touché, il m'a rappelé que nous les mâles pouvons être égoïstes, odieux et même criminels. Même ici.
Pour conclure positivement, j'ajoute que la construction du livre nous fait vivre quelques journées de la vie d'Akhila, que ses rencontres dans le train vont amener à une ouverture sur des possibles... que vous apprécierez sans doute en parcourant ce roman.
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Une vie de femme que celle d'Akhila ? Appréciez vous-même…
A quarante-cinq ans elle n'en connait que la servitude totale dans laquelle elle s'est enfermée au décès de son père au profit de ses frères et soeur qui tout naturellement vont se laisser porter par la facilité de sa dévotion et les bienfaits tirés des économies réalisées sou à sou par Akhila à leur intention…
Jusqu'au jour où trop est devenu trop pour elle qui leur a tout sacrifié jusqu'à « oublier » de vivre sa vie de femme ! Alors envahie par un rêve de liberté et d'indépendance c'est décidé elle abandonne cette vie d'esclave et révoltée elle part.
Akhila entame ainsi un voyage en train de nuit durant lequel elle ira de découverte en découverte au contact d'autres femmes inconnues qui à la faveur de la promiscuité vont lui révéler tout ce qu'elle a manqué jusqu'au plus intime durant ce quasi calvaire qu'a été sa vie familiale …
Un portrait à la fois émouvant et révoltant de la femme Indienne qui n'a pas choisi de naître dans un de ces pays où elle n'a pas encore obtenu sa vraie place dans la société.
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Rencontre de six hindoues pour un voyage d'une nuit, une nuit de confidences.

C'est Akhila qui raconte, vieille fille malgré elle, du jour où au décès de son père, elle est devenue chef de famille, prisonnière d'un carcan familial dont elle espère encore s'évader.

La vie des femmes de différents milieux est intéressante, certaines brimées par le mari ou la famille mais d'autres ayant réussi à mener une vie indépendante, sans homme, sèment des germes d'espoir chez Akhila.

Le récit d'Anita Naïr séduira plus des femmes en questionnement que le vieux retraité que je suis et j'ai trouvé l'écriture un peu lourde.
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
« Tu n'aides pas assez ta mère. Tes amis ont mauvais genre ! Tu regardes trop la télé. Tu passes trop de temps dehors. Qui t'a appris à dire merde à chaque phrase ? Qui est ce garçon à qui tu parlais à l'entrée du parc ? »
La liste était interminable et absurde. Sheela n'essayait pas d'argumenter, comme elle l'aurait fait dans d'autres circonstances. « Comment est-ce que je peux trop regarder la télé et passer trop de temps dehors, comme tu le dis ? » aurait-elle demandé autrefois.
Page 114
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Akhila réalisa soudain que c'était en racontant leur vie que toutes ces femmes, Janaki, sheela et même Margaret, qui s'enorgueillissait de son indépendance, tentaient de lui donner un sens. Et moi qui croyait être la seule à essayer de définir les contours de mon existence ! Elles ont toutes besoin autant que moi de justifier leurs échecs. C'est en explorant la texture de la vie des autres, en cherchant des ressemblances, susceptibles de connecter nos vies entre elles, que nous essayons de nous libérer d'un sentiment de culpabilité à l'égard de ce que nous sommes et de ce que nous sommes devenues.
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C'est ainsi depuis toujours; l'odeur d'un quai de gare, la nuit, fait naitre en Akhila l'envie de s'évader.
Le long corridor de béton qui se déroule dans la nuit, ponctué par des panneaux et par l'alternance de l'ombre et de l'éclairage de la gare. Le mouvement des aiguilles d'une pendule qui donne un rythme d'urgence au vacarme des écrans de télévision suspendus et au grincement des chariots chargés de paniers et de sacs. le grésillement du système de sonorisation qui s'anime en crachotant pour annoncer les arrivées et les départs. Le jasmin enroulé dans des chevelures, la sueur et la brillantine, le talc et la nourriture rance, les sacs de jute humides et l'odeur verte des paniers de bambou fraichement tressés, Akhila hume tous ces parfums et, de nouveau, l'évasion lui vient à l'esprit. Une vague de gens s'évadant tous dans une infinité kaléidoscopique foisonnante qui dépasse son entendement.
(début du livre)
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Tous les quais de gare se ressemblent. Avec leurs flaques d'eau près d'un robinet qui goutte. Leurs passagers aux visages fermés et aux yeux fiévreux. Leurs valises empilées. Leurs bancs occupés. Leur porteurs. Leurs marchands avec leurs pots de thé et de café, leurs paquet de biscuits et leurs magazines illustrés. Leurs poubelles débordantes de déchets. Des mégots. Un gobelet en plastique écrasé. Un emballage de chocolat. Une peau de banane. Des sacs en plastique rose et vert accrochés aux rails et se gonflant ou se dégonflant au gré du vent.
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Parmi les cinq éléments dont la vie est composée, c'est à l'eau que je m'identifie. L'eau qui mouille. Qui soigne. Qui efface. Qui accepte. L'eau qui coule sans relâche. Mais qui détruit aussi. Car cette capacité à dissoudre et à détruire est une qualité intrinsèque de l'eau, au même titre que son caractère liquide.
Dans l'univers des substances chimiques, l'eau est le solvant universel. Elle dissout la nature de tout ce à quoi elle se mélange. Le fait d'être un élément familier ne me rend pas pour autant anodine.
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Videos de Anita Nair (10) Voir plusAjouter une vidéo
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1:30 Les Huit Montagnes, de Paolo Cognetti : https://www.babelio.com/livres/Cognet...
2:06 Compartiment pour dames, d'Anita Nair : https://www.babelio.com/livres/Nair-C...
2:38 Lisière, de Kapka Kassabova : https://www.babelio.com/livres/Kassab...
3:16 Touriste, de Julien Blanc-Gras : https://www.babelio.com/livres/Blanc-...
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