Citations sur Cuba Spleen (15)
En fait, c’est toujours le cercle intime des castristes qui contrôle tout et gouverne avec le soutien des généraux et grâce à un soutien parfaitement verrouillé contre lequel le peuple ne peut rien faire.
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L’uniformité rêvée par la dictature se révélait être un échec. Car ces univers culturels irréconciliables étaient hérités de 373 années d’une société esclavagiste qui avait duré de 1513 à 1886 ainsi que des gouvernements républicains corrompus successifs. On ne risquait pas de pouvoir entrer dans le même moule.
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Appauvrir, niveler par la bas, empêcher la réussite. En « mettant tout le monde à plat », le dictateur créait un système dans lequel la survie au quotidien était devenue le souci principal de chaque individu.
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Certes, l’éducation était gratuite, le déjeuner et le goûter pour les demi-pensionnaires du primaire aussi. On ne payait pas non plus nos livres ni les soins médicaux. Nous avions un uniforme obligatoire qui changeait de couleur suivant le niveau d’études. Il nous arrivait même d’avoir quelques enseignants qui avaient déjà exercé leur métier avant la Révolution, ce qui les rendait plus objectifs et plus ouverts que d’autres.
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En tant qu’élève, j’avais rapidement appris à distinguer un professeur capable de défendre bec et ongles le régime d’un autre qui aurait pu quitter le pays à la première opportunité.
(page 37)
C’était précisément le Che que les jeunes Cubains ayant quitté l’île détestaient le plus ! D’abord parce qu’il était d’un extrémisme sans borne, mais aussi parce que, à nos yeux, il n’était qu’un médecin raté devenu mercenaire, prêt à s’engager dans n’importe quelle aventure pour canaliser sa mégalomanie et sa haine des riches.
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La puissance médicale cubaine, constamment vantée par le régime, n’a pas réussi à retenir les siens. La fuite des cerveaux des trois dernières décennies a été une aubaine pour de nombreux pays toujours en manque de personnel médical.
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Le monde a fini par accepter l’anomalie cubaine comme quelque chose d’unique, mais en même temps de normal, contre laquelle on ne peut rien faire. N’étant pas un pays qui puisse offrir de grandes ressources naturelles, son importance est sous-estimée au point de croire que ce régime militaire ne constitue pas un danger pour la sécurité internationale.
(page 178)
Comment peut-on consacrer du temps à combattre un régime quand il faut passer plusieurs heures à faire la queue pour acheter, carnet de rationnement à la main, un litre de lait et quelques œufs ?
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Chaque citoyen devait donc se transformer en acteur potentiel de l’ordre établi. Il ne devait pas se contenter d’obéir, il fallait qu’il veille à ce que ses voisins, ses collègues ou ses amis ne s’écartent pas du droit chemin et, le cas échéant, il devait les dénoncer. Ce climat délétère généralisé s’était installé dans la société cubaine.
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