Patira

— Qu’est-ce que cela, un chef-d’œuvre ?
— Un travail réussi comme rien ne peut être réussi.
— Et quand on a fait un chef-d’œuvre, maître Jean ?
— On cesse d’être apprenti.

La faim criait dans ses entrailles, une faim d’enfant qui ne comprend pas l’attente.

Tu es ma vie, ma joie, tu es tout ! fit-il. Si tu m’aimes, il faut vouloir ce que je veux, ton bonheur ! Jadis je songeais à une foule de choses avant de t’avoir dans les bras ; depuis, ton avenir seul me préoccupe… Tu seras riche, Rosette, très-riche ! Ne jalouse personne, mon ambition est sans limite comme ma volonté ! ce que je veux se fera !

La vie ne renferme pas seulement des affections, mais des devoirs…

Il était superbe dans sa laideur, cet homme plus grand que nature, qui soulevait des marteaux aussi lourds que celui de Thor, le dieu Scandinave, et tordait des barres de fer rouge comme un enfant plie une corde de jonc.

C’était une rude bête, aux défenses formidables, qui déjà deux fois avait fait tête aux chiens, secouant ceux qui s’attachaient des dents à ses oreilles déchirées. Cette défense acharnée, l’aspect formidable de la bête, doublaient l’ardeur des chasseurs. Une semblable proie ne devait pas leur échapper. Les maîtres et les invités du château de Coëtquen se seraient crus déshonorés s’ils n’avaient pu remporter le cadavre sanglant du vieux solitaire.

Il me haïssait, soit ! Il est des cœurs que rien ne désarme, ni l’humilité ni la tendresse ; mais comment ont-ils réalisé leur crime ?… car je suis la victime d’un crime, moi ! d’une séquestration abominable ! On m’a plongée vivante dans une tombe, et je ne sais si j’en sortirai jamais !…

Nul homme ne peut se dire qu’il résistera à une tentation violente… Simon est dévoré par une passion asservissante et fatale : l’avarice. Cette avarice ne suffirait peut-être pas à le mettre dans nos mains comme un instrument, si cette avarice ne se doublait d’une ambition effrénée.

On comprend à voir vos visages défaits, vos vêtements en lambeaux, que vous avez couru plus d’un péril ; il y a du sang à vos mains et vous venez de brûler de la poudre ; mais j’aimerais mieux voir lancés contre vous dix régiments de soldats anglais et une horde de sauvages, que de songer à ce qui se prépare… Ce qui vous menace, c’est la police ! ce qui vous attend, c’est la prison !

— Les prisonniers sont des criminels, ils ne doivent attendre que le châtiment.
— La plupart, sans aucun doute… Mais si coupables qu’ils soient, ils ont droit à la compassion ; ils ont besoin d’être appelés au repentir… Leur cœur se révolte et se cabre, ils maudissent les hommes et Dieu ; à ceux-là je voudrais parler de résignation… enfin, parmi les captifs, il se trouve des innocents, des victimes de machinations odieuses, ils implorent la lumière sur leur cause qui est juste, et cette justice ne se fait pas…