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Critique de Denis3


Catherine Nay parle des figures politiques qu'elle a croisé lors de sa longue et belle carrière de journaliste, chez L'Express puis Europe1. Elle le fait avec style, avec simplicité, et en ayant le mot juste qui dénote le vécu. Gaulliste, elle l'est et elle n'en fait pas mystère. Il n'y a ici ni commérages de presse "people" ni révélations dramatiques, mais un regard calme et plutôt lucide sur ce qui a été.

De Gaulle, elle ne l' a pas connu comme journaliste. C'est une figure que l'histoire commence déja a rappeler à elle quand Catherine commence à exercer. Pompidou ? Un homme d'une intelligence vive, très pratique, avec une profonde connaissance des dossiers. Follement amoureux de sa femme, aimant la peinture moderne et les bons petits plats. Chaban-Delmas ? Un homme sympathique, aimant la vie, un peu trop sans doute, plus dilettante et charmeur qu'homme de dossiers, ce qui finira par lui coûter la campagne pour les présidentielles. " Chaban c'est magique" disait-il. Et bien non, justement.

Giscard - ah Giscard ! Surdoué, prétentieux et avare. En trois mots, le voilà. le vol stratosphérique du Concorde de Polytechnique finira dans la mare aux canards - il n'a pas su, pas pu, pas voulu comprendre que, justement, on avait compris. Et Chirac ? Jeune lieutenant des Dragons, marchant à l'instinct, cornaqué par Pierre Juillet et Marie-France Garaud, puis épaulé par mr.Ricard, il a triomphé de tout et de tous. Pour se retrouver, tout seul, la-haut, avec Bernadette. Et finir par avouer " en politique, on fait ce qu'on peut quand on peut, même pisser ...".

Mittérand clôt ce premier tome. Secret, ombrageux, manipulateur de pions que d'autres appellent hommes ou femmes, consommateur de femmes comme les gamins sont consommateurs de chocolats, cet homme totalement dénué d'états d'âme ou de scrupules semble avoir tout sacrifié à une ambition dévorante, un feu froid, une lumière pâle émanent de lui. de tous ceux qui ont passé la revue, c'est le plus inquiétant, le plus secret, le plus dangeureux. Un effet des sympathies gaullistes de Catherine ? Je ne sais pas. Mais ce qui est arrivé à Mauroy, à Beregovoy, ou à de Grossouvre me fait penser qu'elle n'a pas ou peu exagéré.

En somme, une bon travail de journaliste, non d'historienne, qui invite à lire le second volume.



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