Nous souhaitions tous deux être aimés, nous n'étions simplement pas les bonnes personnes, l'un pour l'autre, à ce moment-là. (p. 83)
Les femmes sont prisonnières du rêve romantique. L'antre de leur espoir. Elles espèrent, et elles espèrent encore. (p. 43)
Quand donc cette attente prendra -t-elle fin ? Et quand elle prendra fin, leurs hommes seront-ils morts ou vivants ? S'ils sont en vie, seront-ce les mêmes qui les ont quittées voici un nombre incalculables d'années ? Le temps aura-t-il altéré leurs corps de telle sorte que, tout en semblant familiers, il faudra les redécouvrir, réapprendre à les connaître ? Tout simplement, qui seront ces hommes, ces personnes nouvelles forgées par une longue absence ? (p. 16)
Il nous faut admettre en l'occurrence, que la société est une entité créée par les hommes avec l' acquiescement des femmes. Les hommes ont fixé des lois, mais aussi la possibilité de les transgresser impunément pour autant qu'ils en bénéficient... (p. 12)
On lit la vie des autres, ça nous fait réfléchir, mais on ne songe jamais que nous, les lecteurs, pourrions écrire notre autobiographie et méditer sur nous-mêmes. Que nous pourrions être le sujet d'un livre, que nous pourrions nous observer et nous voir autrement car nous ferions alors l'objet d'une réflexion. Réfléchir en profondeur à un sujet suppose qu'on lui accorde plus d'importance. (p. 91)
La nostalgie ne submerge que ceux qui ont quitté leur maison pour défendre une cause. Ce sont eux, les vrais exilés. (p. 110)
Espoir et désespoir. Les Sud-Africains ont cette singulière aptitude à se montrer tout à la fois d'une désarmante gentillesse, d'une grande hospitalité et d'une cruauté des plus terrifiantes. (p. 114)
Notre Pénélope n'est pas forcément admirée pour elle-même. Elle est magnifiée comme l'incarnation de la vertu féminine qui apporte le réconfort aux hommes, apaisant leurs craintes et dorlotant leur orgueil. (p. 14 )
Chère Winnie,
Mon jeu, ce sera de t'écrire une lettre. Même si c'est moi qui ai lancé l'idée de jouer avec toi, j'étais perplexe sur la façon de démarrer, jusqu'à ce que je me souvienne que la lettre est l'une des plus grandes inventions au monde. Cette formule permet à la fois l'expression de sentiments intimes et leur conservation, comme une archive personnelle. (...) une lettre archive toujours l'itinéraire de son auteur. Chaque missive est la photo d'un instant qu'on ne captera plus jamais. (p. 86)
Les noms et les titres ! Derrière ces présentations se dessine une démocratie. Elle confère d'emblée le respect et la reconnaissance envers toute personne rencontrée. La façon formelle de saluer est un lieu de refuge universel, offrant le respect et l'égalité. Le prénom , est la récompense d'une intimité plus forte. Il faut la mériter, non l'énoncer. (p. 88)