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Critique de bran_601


Comme le décrit Javier Negrete dans son appendice en toute fin de volume, cette histoire prend corps dans une Grèce mythologie, véritable époque nébuleuse d'un âge obscur presque hors du temps, celui des Dieux.
C'est aussi une époque troublée, violente et décadente, qui nous amène progressivement vers un quatrième âge celui du fer succédant au bronze, celui des hommes.
C'est un temps pour des héros et des demi-dieux guidés par les divinités célestes pour s'opposer à la menace grandissante des anciens peuples menés par les divinités terrestres.
Dans seigneurs de l'Olympe, l'écrivain romance les événements de la Gigantomachie tout en conservant une grande fidélité aux anciens mythes.
Pour se faire il a puisé dans un grand nombre de textes anciens pour définir les bases de sa dramaturgie, et si l'on doit le taxer d'avoir pris une certaine liberté, ce sera celle d'avoir combiné plusieurs visions relatant cet épisode pour ne conserver que les éléments pouvant lui sembler pertinents et cohérents entre eux.

Seigneurs de l'Olympe est donc tout à la fois, une belle relecture de l'un des plus grands épisodes de la mythologie grecque, puisqu'il s'agit de l'équivalent du Ragnarok des mythologies nordiques, et surtout un formidable récit de fantasy épique réservant des scènes de bataille dantesques et spectaculaires.
L'autre grande force du récit réside dans la richesse psychologique des personnages, où là encore Javier Negrete a su prendre à son compte toutes les sources mises à sa disposition pour définir les traits de caractère et les motivations de ces divinités, et ainsi nous dresser un tableau saisissant du contexte sociologique dormant au delà des murs de la forteresse du mont Olympe.

Le récit dévoile de manière astucieuse leurs ressentiments entre elles ainsi que leurs aspirations personnelles qui affaiblissent un peu plus chaque jour l'omnipotence d'un dieu suprême, Zeus, dont l'influence va en s'affaiblissant à mesure que les hostilités se manifestent au sein même du panthéon divin.
À l'instar d'un Wotan (ou Odin), Zeus nous apparaît comme une divinité profondément attachée à son hégémonie et à sa puissance d'antan, fuyant un mont Olympe comparable à un panier de crabes pour sillonner la terre des hommes auprès de qui il trouve l'adoration et les marques d'attention qui sied à son rang.
Mais ces absences répétées ne font qu'attiser les braises de la contestation au sein de son propre clan, plus grave encore l'impensable s'est finalement produit... Zagreus, un Dieu immortel est mort.

Défait et dépossédé de son pouvoir suprême par le déicide Typhon qui s'apprête à envahir l'Olympe à la tête de ses légions de géants et autres centaures, Zeus devra comprendre les raisons de sa déchéance tout en trouvant les ressources pour s'opposer à la chute de tout ce qu'il a établi.
Doté d'un sens prodigieux pour la narration, Javier Negrete signe avec Seigneurs de l'Olympe un récit vif et fluide offrant un grand plaisir de lecture.
L'action et le rythme sont parfaitement bien dosés et les ajouts personnels de l'écrivain au mythe apportent le liant scénaristique nécessaire pour emballer une histoire qui réserve moult rebondissements.
Les références à la mythologie nordique sont subtiles et ne dénaturent en aucun cas l'esprit du roman, même, elles font le lien entre deux mythologies ayant toutes deux des souches communes.

Le bestiaire fantastique est lui aussi pharaonique et fait intervenir des Géants, des Cyclopes, des Centaures, des Satyres, des Dragons, des Titans, les Hécatonchirs (les gardiens de l'enfer), les Grées, Delphyné (ou Échidna), Pýthôn le gardien de l'oracle de Delphes etc.
On notera de petites modifications comme pour Échidna et Pýthôn présentés comme un couple de Dragons (dragon héraldique pour l'un, et reptilien pour l'autre) veillant sur la foudre de Zeus dans le coeur du volcan de Delphes.
Dans les mythes Échidna était plutôt représentée sous la forme d'une belle nymphe au corps de serpent monstrueux.
De son union avec Typhon, elle enfantera entre autres du cerbère, du Sphinx, du lion de Némée, de l'hydre de Lerne, de la Chimère, du dragon de Colchide etc. La mère des monstres en somme.

La bataille finale est incroyable, titanesque, gigantesque, en somme à la hauteur des enjeux mais avec une dimension cinématographique certaine.
L'épilogue quant à lui bousculera toutes vos certitudes établies pour vous révéler une vérité qui ne manquera pas de vous esquisser un léger sourire de circonstance.
Seigneurs de l'Olympe est un livre intelligent, instructif, sans oublier d'être avant tout chose un formidable roman de fantasy antique.
Alors prêt à vivre une excitante course contre la montre sur les pas de Zeus et des autres divinités de la Grèce mythologique?

En refermant les dernières pages, une question nous interpelle, nous brûle d'excitation... à quand une relecture par Javier Negrete de l'épisode de la Titanomachie :) qui relate les événements de la chute de Cronos et des titans, amenant l'avènement de Zeus et des nouveaux Dieux ?
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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