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Critique de AgatheDumaurier


Magnifique roman, injustement méconnu !
Tout est réussi dans cette oeuvre : la structure, d'abord. 1934. On assiste au procès de Gladys, accusée du meurtre de son jeune amant. le lecteur est projeté directement dans l'action, et découvre l'héroïne, son visage étrange, sa prostration, les témoins de sa vie et de son crime. Puis, immense flash back, on remonte à la fin de l'adolescence de Gladys, pour la suivre jusqu'au fameux crime. Et peu à peu, grâce à cette structure, la femme à la voilette se dévoile. On s'interroge sur les dates, on compare, on se demande quand viendra la première guerre mondiale, on se dit, ce n'est pas possible...Il y a quelque chose de fantastique dans cet étirement du temps, un jeu de miroir avec le roman d'Oscar Wild, le Portrait de Dorian Gray. Gladys dévoile aussi peu à peu sa personnalité, d'une ambiguïté démoniaque grâce au jeu des points de vue. Tantôt l'auteure se place en elle, et elle n'est coupable de rien, c'est le monde autour d'elle qui veut l'empêcher de vivre, d'exister. Tantôt les autres personnages se font entendre, et le doux visage de Gladys devient un masque monstrueux d'égoïsme. Mais cet égoïsme qu'on lui reproche n'est-il pas juste ce que les hommes nomment leur liberté ? La condition des femmes, bien sûr, est dénoncée. Gladys n'existe pas ailleurs que dans le regard et le désir des hommes...La vieillissement est donc la mort pour elle...Thème que j'ai récemment vu traité dans le livre de Camille Laurens, "Celle que vous croyez", mais avec autrement moins de génie, et autrement plus de mièvrerie. Gladys veut être désirée, aimée, mais elle-même ne le peut pas. Elle est une création extérieure à elle-même, une coquille vide...Un mystère, un être quasi surnaturel et protéiforme...
A lire absolument.
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