AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Takalirsa


Je découvre l'histoire d'Yves Grevet avec cette adaptation BD et elle est plutôt effrayante. le quotidien des 64 (comme les pièces d'un échiquier) enfants est pesant de règles aussi rigides qu'injustifiées: il y a un horaire précis pour chaque activité, il faut compter jusqu'à 120 avant de commencer de manger et jusqu'à 50 entre deux bouchées, ils dorment dans des caisses en bois... Les activités sportives encouragent la compétition entre les garçons (ah tiens, pourquoi n'y a-t-il aucune fille?), quand elles ne sont pas franchement violentes telles "l'inche", sorte de jeu de ballon "horrible" en combinaison où tous les coups sont permis : dans cette scène de "combat acharné", les joueurs agissent de manière aussi sauvage que des animaux - et ils semblent apprécier cela. Un moyen de leur faire évacuer "une grande dépense d'énergie" (et une éventuelle frustration)? le graphisme, de facture classique, a le mérite d'accentuer, par sa structure régulière, la monotonie de cette vie.

Et voilà que débarque le petit Crassus, dont la formation est confiée à Méto (à part ce dernier, tous les personnages ont des noms romains : Quintus, Rémus, César, Tiberius, Marcus..? Ceci dit, "meto" est un verbe qui, dans cette langue, signifie : "Je mesure" ou "Je récolte"..?). Tout nouveau, Crassus pose beaucoup de questions et réveille les propres interrogations, mises en veille, du héros : sont-ils aussi heureux que leurs gardiens veulent le leur faire croire dans cette "maison du bonheur" ? Ceux-ci prétendent, film à l'appui, avoir sauvé les orphelins d'une situation particulièrement sombre. Mais peut-on se fier à ces images ressemblant fort à de la propagande ? Les enfants ont si peu de souvenirs ("avant : rien... ou presque rien...")... Méto doute, enquête quand tout le monde dort, se méfie de ses compagnons. Crassus lui-même ne prétend-il pas entendre "une voix pendant mon sommeil", qui lui a indiqué un passage secret ?

Ainsi les mystères sont nombreux dans le pensionnat prison... Que devient-on une fois trop grand pour y rester? Méto a croisé d'étranges créatures une nuit... J'ai également remarqué que les deux seuls professeurs représentés étaient estropiés : l'un est en fauteuil, l'autre est manchot... Ce premier tome, en plantant décor et situation, déclenchent donc de multiples interrogations ! Les couleurs, sombres, entretiennent la sensation de confinement. le scénario est concis et facile à suivre malgré la richesse de l'univers.
Un album prenant qui donne envie d'en savoir plus, d'autant plus que le héros fomente "une stratégie d'évasion" !
Lien : https://www.takalirsa.fr/met..
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}