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Citations sur Fournaise obscure (13)

Midi


extrait 5

Le dessin était pur qui verrouillait
l’espace !
Nids blancs à fond de ciel
Mains de bois dur sans espérance
C’est midi qui se ferme
comme un objet.
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Midi


extrait 4

Et que s’écrase la pleine candeur
à rendre sourd
à pleines forces contre tout

Tu tends les mains au plus
lointain du feu
Ta voix circule dans la pierre
Quelle chanson désormais pour
noyer le soleil ?
Non ! Rien !
Tout au plus au petit jour
une hâte lasse et
‒ barrant le visage ‒
l’ancien supplice désamorcé
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Midi


extrait 3

Lève ton cœur comme vipère
ma petite tuile d’orgueil…

On écoute tourner le vin
noircir le sang
changer le sable

On écoute pourrir
comme une musique de terre
quelqu’un de seul
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Midi


extrait 2

Les portes battues parlent d’or
Le vent durcit en coquillage
Descends ‒ tu le peux –
de ton chariot de victoire
pour un triomphe plus amer
pour une marche plus charnelle
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Midi


extrait 1

Il est tombé ‒ dit-on –
plume noire et plume blanche
sa soif traînant
en immense branchage
et donnez-moi ‒ dit-on – ce sourire
et ce géranium !
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Midi



On écoute tourner le vin
noircir le sang
changer le sable
on écoute pourrir
comme une musique de terre
quelqu’un de seul
et que s’écrase à pleine candeur
à rendre sourd
à pleines forces contre tout
tu tends les mains au plus
lointain du feu
Ta voix circule dans la pierre
Quelle boisson désormais pour
noyer le soleil ?
Non ! Rien !
Tout au plus au petit jour
une hâte lasse et
‒ barrant le visage ‒
l’ancien supplice désamorcé…
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RITE


Le blanc c'est la mer
la mer velue qui dénombre ses
cariatides mouvantes

On a beau crier par-dessus
l'écho renvoie toujours un coquillage
rêveur
légèrement fossilisé

il faut maintenant passer à l'action
empêcher à tout prix ce vent de s'incurver
tendre les draps de lit
contre ses muqueuses bleuâtres
le mâter
et puis d'un geste rayonnant
extraire de sa pulpe une grande
et belle porcelaine
que l'on jettera aux orties.
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RAISON SOCIALE


Je vis de peu. J’entends tinter des pierres dans ma
tête. On vient me visiter — un peu pour entendre ce bruit
et pour m’aider à fabriquer de la mousse. Je suis très bien
comme cela. Il paraît que ça me va à merveille. Il ne
me manque qu’un joyeux scorpion sur la bouche. J’en-
tends au loin mes amis qui m’appellent. Ils ont des voix
attendrissantes. Ils m’exhortent à m’échapper. C’est gen-
til. Ça réconforte. D’ailleurs ils ignorent totalement que
je suis dans un pavé. C’est mieux ainsi, leur mauvais sang
tournerait à l’aigre.

C’est drôle comme le centre du cyclone est calme,
immobile, champêtre... On se croirait presque en sécu-
rité, n’était-ce un méchant ver de terre dans la poitrine
qui fait : zhm... zhm... en brodant par-ci par-là dans la
viande spéculative. On pourrait aussi trouver à redire
à l’arc électrique qui fonctionne obstinément d’une tempe
à l’autre. Mais à part ça...
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LA ROSE DES VENTS


J’écrirai du Nord comme du Sud j’écrirai des lettres pleines de promesses et de vengeances une pluie de lettres qui s’abattra écaillant les joues les fronts de leurs coins durs de leurs arêtes dures

J’écrirai d’assis de debout en dormant en fuyant les crocodiles et les rochers féroces

Je soulèverai des tonnes de déserts pour me cacher pour écrire des lettres des tonnes et des tonnes de vent de silence

Personne ne verra grimacer mon visage personne ne saura que j’ai faim

On dira me voyant au restaurant ou devant une pile d’oiseaux mécaniques on dira c’est un copain ou bien je lui ai prêté ma brosse à dents ou bien on ne dira rien Mais j’écrirai des lettres de l’Est et de l’Ouest et du Sud-Ouest ou du Nord-Nord-Est Et ceux-là reculeront qui auront cru passer à travers mon corps Et les lettres seront de grandes images transparentes pleines de serpents et de maisons à plusieurs étages

Et ceux-là qui ouvraient de grandes bouches pour rire pâliront et souffriront Ils ne sauront pas encore ce que c’est que la faim — non bien sûr — mais ils diront Peut-être a-t-il faim Alors on répétera dans les cercles de famille Peut-être a-t-il faim On dira A-t-il faim en se serrant un peu davantage au coin du feu ON DIRA on dira Il faudrait peut-être crier pour l’effrayer ou mettre des jattes de lait devant la porte pour l’apaiser Mais celui qui le premier aura vu mon visage oh alors celui-là dira des choses incompréhensibles Il sera bête il aura envie de s’asseoir au soleil et de baver

Trop tard Les lettres tomberont des étagères des huiliers par la chasse du tout-à-l’égout Des lévriers de papier tireront de grandes langues rouges qui saliront l’air qui empliront les vêtements qui brûleront fébrilement les derniers scrupules les derniers aboiements de l’or

Je serai alors environ au centre de la
ROSE DES VENTS
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La poésie c'est la vitesse, le temps contracté ; la confusion apparente des plans, les rapprochements inattendus, les lèvres dans le cœur. La poésie est la restitution de l’inconcevable au concevable, de l’absurde à la raison, de la passion aux sentiments sans perte d’énergie.
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