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Critique de Foxfire


Pas de doute, les résumés des romans d'Adam Nevill sont très alléchants. J'avais noté "appartement 16" dans ma wish-list. La lecture commune imaginaire du mois de novembre m'a donné l'occasion de découvrir l'auteur avec un autre titre, "derniers jours".

Le point de départ de l'intrigue est très prometteur. Cette histoire de secte à laquelle sont mêlés des événements surnaturels s'annonçait passionnante. Et ceci d'autant plus que le contexte du tournage d'un documentaire permet d'utiliser le procédé narratif du found footage, type narratif plutôt original et qui peut se révéler très immersif. Malheureusement, si l'auteur a de bonnes idées et de l'imagination, il ne sait pas mener une intrigue. le roman ménage bien quelques passages intenses, les scènes de visites des lieux "hantés", les séquences d'intrusion. Mais entre ces scènes-choc, que c'est long ! le récit aurait largement gagné à être nettement resserré. C'est au moins 200 pages qu'il aurait fallu sabrer. En l'état, il y a trop de longueurs et trop de redondances, à l'image des témoignages des 2 flics qui auraient tout à fait pu être fusionnés en un seul personnage. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Par ailleurs, certains développements sont sous-exploités, notamment l'histoire du tableau et de Lorche, éléments qui auraient mérité d'être au centre de la résolution de l'intrigue et qui se retrouvent en fait relégués à l'arrière-plan. Et justement, cette résolution, sans être catastrophique, n'est pas bluffante, manque d'ampleur et s'avère un peu tiède.
Mais le plus raté dans "derniers jours" c'est la fin, que j'ai lu en diagonale, je l'avoue. Après les explications du pourquoi du comment, les personnages vont donc tenter d'éliminer la menace qui plane sur eux. On a alors droit à un speech de l'un d'eux, discours convoquant Hitler et Staline pour bien faire comprendre l'ampleur du danger qu'ils doivent affronter, passage totalement ridicule. Puis vient une looooongue scène d'action, très mal menée qui m'a plongée dans un ennui abyssal. C'est ce qui arrive quand les personnages ne suscitent pas d'empathie. Car voilà l'autre gros défaut de "derniers jours", ses personnages. Plats, fades, sans épaisseur, je m'en foutais complètement de ce qui pouvait leur arriver. du coup, tout ce qui venait après la résolution du mystère ne pouvait que m'ennuyer et me paraître superflu.

Cette lecture me fait craindre qu'Adam Nevill soit un auteur doué pour imaginer des arguments intrigants mais sans le talent de conteur qu'il faut pour tenir ces belles promesses. du coup, "appartement 16" est sorti de ma wish-list. Il y a bien trop de bons romanciers pour que je perde mon temps avec un auteur qui m'appâte avec un super résumé pour ensuite me décevoir parce qu'il ne sait pas le mener.

Challenge Atout-prix 2016-2017 - 11 (prix British Fantasy meilleur roman d'horreur 2013)
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