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Critique de boudicca


Après un premier roman mettant en scène une Angleterre victorienne tombée sous la coupe de Dracula et de ses congénères, Kim Newman remet le couvert mais dans un tout autre décor. Nous voici donc transportés au coeur d'une Première Guerre mondiale légèrement revisitée où cette fois encore le terrible Vlad Tepes fait des siennes. le vieux vampire n'a en effet par renoncé à ses désirs de conquête puisqu'après avoir été évincé du trône d'Angleterre c'est par le biais de l'Allemagne qu'il entend désormais mettre la main sur l'ensemble des nations d'Europe. L'idée est au moins aussi séduisante que celle d'« Anno Dracula » et il y avait matière à faire une belle uchronie, seulement ce « Baron rouge sang » est loin d'atteindre le niveau de son prédécesseur. La faute d'abord à une intrigue peu captivante car plutôt mince. Celle-ci repose en effet uniquement sur les tentatives répétées des Alliés de découvrir le plan diabolique fomenté au château de Malenbois par l'unité d'élite constituée d'aviateurs-vampires allemands menée par le célèbre baron Richtofen. Sauf que le lecteur parvient très rapidement à deviner en quoi consiste ce plan, ce qui limite évidemment drastiquement l'intérêt pour l'intrigue. Même déception en ce qui concerne les personnages car, quant bien même les amateurs du premier roman seront probablement ravis de retrouver Charles Beauregard ainsi que certains personnages secondaires d'« Anno Dracula », la personnalité des protagonistes semble dans l'ensemble moins travaillée et donc plus fade que dans le précédent volume.

L'auteur fait également intervenir des personnages emblématiques de l'époque comme la belle espionne Mata Hari ou encore l'écrivain Edgard Allan Poe mais là encore la reconstitution historique peine à attendre le niveau du premier tome. La faute, entre-autre, aux trop rares descriptions des combats et des conditions de vie des soldats qui proviennent bien souvent d'observateurs extérieurs et donc forcément moins concernés ou moins touchés par ces tragiques réalités. Fort heureusement, l'ouvrage comprend en supplément du « Baron rouge sang » un autre texte de Kim Newman qui, lui, est un peu plus réussi. On y retrouve l'un des personnages phares d'« Anno Dracula », la vampire Geneviève, qui se retrouve mêlée à une étrange conspiration impliquant plusieurs de ses congénères. L'intrigue est cette fois mieux construite et fait même penser, dans une certaine mesure, au célèbre roman « Les dix petits nègres » d'Agatha Christie. le récit met en effet en scène plusieurs vampires ne s'appréciant guère réunis pour quelques jours dans une même demeure où ils sont mystérieusement assassinés les uns après les autres. le reproche concernant la prévisibilité de certains événements qu'on avait déjà pu faire au « Baron rouge sang » s'applique encore une fois ici même si les petites touches d'humour dont l'auteur a parsemé son récit rendent celui-ci plus agréable (les histoires d'amour à l'eau de rose façon bit-litt en prennent notamment pour leur grade...). On appréciera également les quelques petits rappels anecdotiques à l'histoire médiévale de l'Angleterre.

Un second tome globalement moins réussi que le précédent en raison du manque de charisme des personnages et de l'absence de véritables rebondissements. On peut également regretter que les deux personnages emblématiques d' « Anno Dracula » soient mis en scène séparément puisque leur relation était ce qui faisait une grande partie du charme du premier volume. A noter qu'un nouvel opus se déroulant cette fois à Rome à la fin des années 1960 et intitulé « Dracula Cha Cha Cha » vient tout juste de paraître aux éditions Bragelonne.
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